Femmes d’Alger dans leur appartement

Assia Djebar

  • Fictions

Avec France culture

Femme de lettres algérienne d’expression française, auteure de romans, nouvelles, poésies et essais, Assia Djebar est élue à l'Académie française en 2005, devenant ainsi la première écrivaine nord-africaine à y être reçue.

FICTIONS ET ÉMISSIONS © DR

Présentation

Chaque été, France Culture investit la cour du musée Calvet pour une semaine de lectures, de poésie, de pensée et de créations. En résonance avec la programmation du Festival d’Avignon, cette édition met à l’honneur la culture et la langue arabe, sa littérature et sa musicalité. De grandes actrices et de grands acteurs prêteront leur voix à des textes emblématiques, accompagnés d’auteurs, de poètes, de musiciens et d’artistes invités pour l’occasion.

Femmes d’Alger dans leur appartement d’Assia Djebar

« Femme de défis et des premières fois, Assia Djebar, écrivaine algérienne de langue française, s’est d’abord choisi un nom, en alliant Assia, qui signifie celle qui console, et Djebar qui veut dire l’intransigeant. Première femme maghrébine normalienne, autrice traduite dans 23 langues, elle a été élue à l’Académie Française. Elle a aussi été cinéaste, allant à la recherche des paroles et des regards des femmes qui avaient été oubliées, écartées de l’histoire. Elle a marqué ceux qui l’ont côtoyée par la force de son engagement.

Après son premier roman, La Soif en 1957, elle publie ensuite, toujours chez Julliard, Les Impatients, Les Enfants du nouveau monde et Les Alouettes naïves. Puis elle se tourne vers le cinéma et réalise notamment La Nouba des femmes du Mont Chenoua primé à Venise.

En 1978, Assia Djebar revient à la littérature qu’elle avait un temps laissé de côté, et publie un recueil de nouvelles intitulé Femmes d’Alger dans leur appartement. Elle y installe un espace littéraire singulier, dialogue entre peinture et écriture, en référence aux tableaux éponymes de Delacroix et Picasso, dont elle s’inspire pour dessiner un parcours narratif sensible qui entrelace des conversations fragmentées, des images, des scènes de vie. Dans ces nouvelles, les voix féminines se répondent pour composer une autobiographie collective, une autofiction chorale. Assia Djebar orchestre des éclats de dialogues, des discussions reconstituées ou totalement fictives, et nous fait témoins privilégiés de la rencontre singulière entre une femme qui parle et une autre qui regarde, entre une femme qui écoute et une autre qui raconte, pour enfin faire advenir entre deux rives, entre la France et l’Algérie, un échange nourri de la grande histoire collective qui se tisse au creux du pli de l’intime.

"Je ne vois que dans les bribes de murmures anciens comment chercher à restituer la conversation entre femmes, celle-là même que Delacroix gelait sur le tableau. Je n’espère que dans la porte ouverte en plein soleil, celle que Picasso ensuite a imposée, une libération concrète et quotidienne des femmes." C'est avec ces mots qu'elle conclut sa postface au recueil de nouvelles.

Ce sont des bribes de ces conversations que nous allons partager avec vous. » Sophie-Aude Picon

Distribution

Adaptation Sophie-Aude Picon d’après la nouvelle publiée aux éditions Albin Michel
Avec Rachida Brakni et Louise Chevillotte
Musique originale et interprétation Smadj
Réalisation Sophie-Aude Picon
Assistanat à la réalisation Thomas Ignatiew 

Infos pratiques

Et…

Vivant fils d’éveillé

Un conte philosophique de Ibn Tufayl adapté par Jean-Baptiste Brenet
  • Fictions
Avec France culture

entrée libre