La FabricA

Répétitions, Thyeste, Thomas Jolly, 2018 © Christophe Raynaud de Lage

Lieu de résidence et de création

Conçue par l’architecte Maria Godlewska et sortie de terre en juillet 2013, La FabricA est l’unique salle permanente du Festival d’Avignon. De dimensions importantes (plateau possible de 38,2 m par 23,4 m), dotée d’une belle hauteur (10,5 m sous passerelles, 12 m sous gril) et totalement isolée phoniquement, elle permet de tout oser mais aussi de se préparer à affronter la scène la plus mythique et la plus mystérieuse qu’est la Cour d’honneur du Palais des papes. Dotée de dix-huit logements, d’une salle à manger, d’une cuisine et d’espaces techniques, La FabricA est un outil de travail performant, représentant un véritable apport en industrie dans le montage des productions artistiques. D’un côté, flexible, modulable et transformable, elle se présente comme un majestueux laboratoire, quand de l’autre, secrète et tournée vers l’intérieur, elle s’offre comme un cloître moderne aux équipes qui souhaitent être entièrement concentrées sur leurs créations à l’approche du Festival.

Chaque année, plus d’une centaine de journées à La FabricA sont dédiées à l’accueil d’artistes en résidence.

Lieu d'actions artistiques et culturelles

Au sein des quartiers Monclar et Champfleury qui ont fait l’objet de plans de requalification et de réhabilitation urbaine, l’implantation de La FabricA a offert au sud d’Avignon un outil à l’année, permettant d’inventer une autre décentralisation culturelle et faisant de la périphérie aussi bien un lieu d’expérimentations qu’un centre d’actions. Connaisseur de ses spectateurs grâce à des enquêtes annuelles, le Festival d’Avignon travaille depuis plus de huit ans à traduire ces analyses en projets qui visent à agrandir son public, non pas en nombre mais en diversité (âges, origines sociales et géographiques…). La FabricA incarne donc cette mission de service public : à la fois un espace-temps de rencontres entre artistes et publics et un tiers lieu ouvrant ses portes à des actions ambitieuses d’éducation artistique et culturelle, co-portées avec les acteurs du territoire (éducatifs, associatifs, hospitaliers…).

En 2019, 6 300 personnes ont fréquenté La FabricA pour participer à des rencontres, ateliers, projets éducatifs, visites, présentation de résidence, formations (hors spectacles de l’édition)…

Articulant des enjeux de politiques publiques forts au sein du réseau de politique de la ville tels que l’accès à la culture, à l’information, à la mobilité et à plus d’intégration sociale, La FabricA participe à la transformation des regards : regards sur les arts de la scène, sur les artistes, sur les quartiers, sur la vitalité économique, sur soi, sur l’autre… Elle est à la fois le symbole et le lieu d’une action constante du Festival vers le(s) public(s) et les non-publics.

Lieu de diffusion

En juillet, pour la durée du Festival, la salle de répétitions se transforme en un théâtre couvert de 600 places, avec une scène de taille et de hauteur suffisantes pour accueillir de grandes productions, aux besoins scénographiques et technologiques importants et dont les contraintes techniques rendraient impossible leurs présentations dans d’autres lieux du Festival. Le gradin qui avait été rétracté pour les répétitions se déploie, la scène change d’orientation et le lieu permanent du Festival est en ordre de marche, prêt à accueillir les spectateurs. C’est un peu de la décentralisation des 3 kilomètres qui s’opère ici, à 900 mètres des remparts, a contrario de la vingtaine des lieux intramuros. Face au gymnase Paul Giéra équipé en salle de spectacle l’été, elle devient un bâtiment totem, structurant pour le quartier. Très vite et dès son inauguration, La FabricA a été l’écrin de projets colossaux et d’épopées fleuves qui ont marqué les esprits. Les dix-huit heures de Henry VI de Thomas Jolly, les adaptations littéraires de Julien Gosselin qui n’imposaient pas d’entractes, la minutie des installations oniriques de Macha Makeïeff, les décors studio de Anne-Cécile Vandalem, ou encore ceux composés de plans, de dessous et de trappes pour l’esprit visuel et visionnaire de Dimitris Papaioannou.