Pour en finir avec Bérénice

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Archive 2010

Faustin Linyekula / Studios Kabako

Kisangani / Création 2010

Pour en finir avec Bérénice © Christophe Raynaud de Lage

Présentation

Bérénice, reine de Palestine, aime Titus, empereur de Rome. Elle, l'étrangère, la colonisée, a fait le choix de se lier à son colonisateur et d'abandonner sa patrie. Elle en paiera le prix par un nouvel exil, délaissée par l'homme qu'elle a rejoint en terre ennemie. C'est sur cette tragédie que Faustin Linyekula s'est penché une première fois en 2009 avec la troupe de la Comédie-Française, s'interrogeant sur ce que les notions d'étranger et d'altérité pouvaient cacher. Il portait alors un regard doublement neuf (celui d'un Africain et celui d'un chorégraphe) sur l'un des chefs-d'œuvre du théâtre français, bousculant un peu la belle ordonnance, la tradition et les habitudes attachées à la représentation des classiques. Aujourd'hui, dans un second mouvement, il transporte cette héroïne, et la langue racinienne qui l'accompagne, sur sa propre terre. Celle d'un pays aux temps troubles, dont les frontières portent fréquemment la marque du sang. Celle d'un Congo officiellement francophone, où la maîtrise de la langue française n'appartient toutefois qu'à une minorité. Bérénice surgira donc au milieu de la réalité quotidienne congolaise, provoquant une friction entre une langue et des corps qui lui sont étrangers et qui pourtant s'en empareront. Au-delà de cette problématique, c'est un large pan des sombres relations entre colonisateurs et colonisés que Faustin Linyekula souhaite mettre en lumière. Car il n'est toujours pas possible d'oublier les conséquences d'une politique qui, pendant près d'un siècle, a imposé, plus ou moins volontairement et avec un succès tout relatif, des références culturelles à des peuples considérés, à tort, comme acculturés. Des conséquences souvent niées par l'ex-colonisateur qui, après les avoir utilisés comme travailleurs ou comme chair à canon, ne reconnaît plus ses fils africains et les considère comme étrangers parce qu'ils ne partagent plus la même patrie, alors qu'ils ont partagé la même histoire. JFP

Distribution

direction artistique Faustin Linyekula
assistanat à la mise en scène Robain Lomandé Moise
musique Flamme Kapaya
lumière Virginie Galas

avec Innocent Bolunda, Madeleine Bomandje BIAC, Daddy Kamono Moanda, Joseph Pitshou Kikukama, Véronique Aka Kwadeba, Pasco Losanganya Pie XIII, Faustin Linyekula

 

 

Production

production Studios Kabako
coproduction Festival d'Avignon, Centre national de danse contemporaine Angers, Nouveau Théâtre d'Angers Centre dramatique national Pays de Loire, Théâtre national de Chaillot, Festival Theaterformen Braunschweig (Hanovre)
avec le soutien de CulturesFrance, Programme Afrique et Caraïbes en Créations et de la DRAC Île-de-France-Ministère de la Culture et de la Communication

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