Faustin Linyekula / Studios Kabako
Citant aussi bien le chanteur nigérian Fela Kuti que le poète chinois Meng Jiao, travaillant avec autant d'engagement dans la simplicité d'une cour de Kisangani que dans le confort feutré de la Comédie-Française, Faustin Linyekula est un artiste aux références et aux expériences multiples. Ses créations ont cependant toutes pour terreau l'histoire tragique et la réalité complexe de son pays, la République Démocratique du Congo, ex-Congo belge, ex-Zaïre. Un pays qu'il a dû, en raison des troubles politiques, quitter quelques années pour le Kenya où il a fondé, avec Opiyo Okach et Afrah Tenambergen, la première compagnie de danse contemporaine de Nairobi. Puis l'idée du retour s'est imposée. D'abord à Kinshasa, où il crée les Studios Kabako en 2001, puis à Kisangani, où il les transfère en 2006. C'est là un véritable choix de vie. Car les Studios Kabako sont, non seulement, la structure de production des spectacles de Faustin Linyekula, mais aussi un projet pour ce Nord-Est de la RDC dont il est originaire et où il s'agit aujourd'hui, pour lui, de mettre en place un centre culturel et de développer ainsi des activités de formation et d'accompagnement de jeunes artistes congolais. Faustin Linyekula connaît en effet l'importance des rencontres, qui ont largement façonné son travail, puisqu'il associe régulièrement à ses projets des artistes de différentes disciplines, croisant volontiers sa pratique d'auteur chorégraphe avec le théâtre, la musique, la littérature ou encore les arts plastiques. Au Festival d'Avignon, on a pu le découvrir en 2007 avec Dinozord : The Dialogue Series III et Le Festival des mensonges, puis en 2010 avec Pour en finir avec Bérénice.
RB, avril 2013.