« Au début, je voulais juste raconter une histoire d'amour. » Pour ce faire, Angélica Liddell s'installe à une table de pingpong, en compagnie de Lola Jiménez, de Fabián Augusto Gómez Bohórquez et de Sindo Puche, qui déjà l'accompagnaient dans sa précédente création : « Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme » : un projet d'alphabétisation. Le ping-pong, dans lequel les joueurs chinois excellent, est un sport soumis à des règles strictes et ceux qui le pratiquent doivent observer une discipline rigoureuse. De la discipline, il en faut aussi pour faire l'apprentissage de la langue chinoise comme en a fait l'expérience Angélica Liddell, qui le place aujourd'hui au cœur de sa pièce : « Une tâche colossale pour supporter le désespoir. » Dans ce spectacle, il est question d'amour, mais d'un amour contradictoire : celui d'Orphée pour Eurydice à qui, par amour, il donna une seconde fois la mort ; celui d'Angélica Liddell pour la Chine, gouvernée par un régime en contradiction avec toute quête de beauté et de liberté. « Voilà pourquoi je parle de mon amour de la Chine, parce que plus tu aimes la Chine, plus tu ressens de la tristesse, parce que la Chine n'existe pas, la Chine est la destruction de la Chine. » En Chine, Angélica Liddell se sent tellement étrangère, tellement seule, qu'elle y trouve une certaine paix, une paradoxale liberté. Car Ping Pang Qiu est aussi le fruit d'un autre apprentissage : celui de la solitude. CV
Distribution
texte, mise en scène, scénographie et costumes
Angélica Liddell
lumière Carlos Marquerie
son Antonio Navarro
avec Fabián Augusto Gómez Bohórquez, Lola Jiménez, Angélica Liddell, Sindo Puche et la chienne Kyra
Production
production Atra Bilis Teatro / Iaquinandi S.L.
coproduction Comédie de Valence Centre dramatique national Drôme-Ardèche, Festival Temporada Alta 2012
avec le soutien de la Communauté de Madrid et de l'INAEM du Ministère espagnol de l'Éducation, de la Culture et du Sport