Ne comptez pas sur le titre des performances que présenteront les trublions de Sophie Perez et Xavier Boussiron (ni sur le descriptif fourni par ceux-ci) pour vous renseigner sur ce que vous y verrez. Mais pariez plutôt sur le produit de leur imagination débridée, de leur humour tout à la fois référencé et décomplexé, pour vous embarquer dans un tourbillon ambigu, dont ils ont seuls le secret. À leurs côtés, pénétrez dans l'univers du Zerep où l'apparence et le grotesque règnent en maîtres. Comme pour mieux faire exploser les codes et faire tomber les masques, dans un théâtre à miroirs déformants qui reflètent nos petites névroses ordinaires comme nos délires les plus flagrants. Tandis qu'Écarte la gardine, tu verras le proscénium nous régale des facéties du noyau dur du Zerep rejouant un moment-clé d'une pièce de la compagnie, El Coup du cric andalou (scène dite des «positions »), Faire mettre (acte 2) joue sur cette expression comme sur « le geste de curer, de maudire, d'accumuler, d'intriguer, de se foutre de la gueule, de pourrir, de mourir, le geste dit de Berlusconi (s'évanouir sans vergogne), de répondre, de tout donner, de loucher, de greffer Isabelle, de surveiller Natacha, de bourrer un proche, de terroriser, de guinder, de souffler, de se déguiser comme un gland, de violer sa famille, de se réconcilier avec la vie. » Autant de promesses d'un bric-à-brac savamment orchestré, qui, de vrais numéros en faux ratages, déploie une pensée perplexe, délurée et furieusement créatrice, qui interroge, sans avoir l'air d'y toucher, l'essence de l'art et son rôle dans la société.
Distribution
avec Gilles Gaston-Dreyfus, Françoise Klein, Sophie Lenoir, Stéphane Roger