Une fête pour Boris

de Thomas Bernhard

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  • Spectacle
Archive 2009

Denis Marleau

Montréal / Création 2009

Une fête pour Boris © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

C'est autour d'une Bonne Dame cul-de-jatte, martyrisant sa femme de compagnie, et de son nouveau mari cul-de-jatte, tout juste sorti de l'hospice, que se construit la première pièce de Thomas Bernhard. Œuvre de jeunesse, Une fête pour Boris contient déjà tous les thèmes chers à son auteur. Folie, humour décapant, imprécations diverses, bavardages obsessionnels, fascination pour les jeux sadiques du pouvoir et de la domination, enfance perdue, charité ostensible des riches : rien ne manque dans cet opus au titre ironiquement festif. C'est justement cette multiplicité des possibles qui a intéressé Denis Marleau, revenant, après sa brillante adaptation théâtrale de Maîtres anciens, vers l'un des plus grands dramaturges du XXe siècle. Sensible aux influences de Kafka, Beckett et Genet qui apparaissent nettement dans ce texte, le metteur en scène québécois a souhaité faire entendre cette langue enragée et explosive. Une langue qui se développe par répétitions successives, qui progresse en spirale. Un verbe dont la musicalité crée une véritable connivence avec le spectateur, toujours surpris par ses ressorts comiques et sarcastiques qui lui permettent, par instants, de se soustraire au monde-prison dans lequel vit l'héroïne. Dans une grande proximité avec Thomas Bernhard, fasciné en son temps par le monde des marionnettes à visage humain, Denis Marleau a inventé pour cette pièce et son banquet final réunissant une dizaine de culs-de-jatte, des poupées à échelle humaine et aux visages animés par des projections vidéo qui côtoient des acteurs en chair et en os. Une illusion technologique qui permet de rendre compte à merveille de ce rituel funèbre, carnavalesque et poétique, inventé par celui qui affirmait haut et fort que « tout est risible, quand on pense à la mort ». JFP


C'est en 1970 que la première pièce de Thomas Bernhard (1931-1989) est jouée sur une scène de théâtre : Une fête pour Boris, qui devait à l'origine s'intituler Le Goûter. Elle marque l'intérêt nouveau que le romancier manifeste pour la littérature dramatique. Depuis 1962, il a publié nombre de romans, de poésies, d'articles divers qui lui ont valu tout à la fois une réputation scandaleuse et un soutien inconditionnel de la part de ses concitoyens autrichiens. Critique acerbe et obsessionnel de l'histoire de son pays, en particulier de sa période nazie, pourfendeur de l'hypocrisie des conventions familiales et religieuses qui l'étouffent et du monde politique qui l'insupporte, il ne laisse personne indifférent. Son théâtre lui ressemble quant aux thèmes qu'il y développera, dans un style unique, inclassable et immédiatement reconnaissable, fait de discours répétitifs et de dialogues admirablement composés qui confinent à un burlesque délirant et réjouissant. Il reste celui qui a si souvent dit non aux idées reçues, celui qui a toujours cherché « la part de vérité dans le mensonge », avec une incroyable lucidité. JFP

Distribution

avec la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon:
mise en scène: Denis Marleau
traduction: Claude Porcell
conception, scénographie et vidéo: Stéphanie Jasmin, Denis Marleau
assistanat à la mise en scène: Martin Émond
vidéo: Pierre Laniel
musique: Nicolas Bernier, Jérôme Minière
lumière: Marc Parent
son: Nancy Tobin
mannequins et poupées: Claude Rodrigue
costumes: Isabelle Larivière
maquillage et coiffure: Angelo Barsetti
avec: Sébastien Dodge, Christiane Pasquier, Guy Pion

Production

production: UBU
coproduction: Festival d'Avignon, Festival TransAmériques (Montréal), Usine C (Montréal), le Manège-Mons, Maison de la Culture d'Amiens, Espace Jean Legendre Théâtre de Compiègne et Cankarjev Dom (Ljubljana)
avec le soutien exceptionnel: du Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec,
du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des Arts de Montréal-échanges culturels et du Conseil des Arts du Canada

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