Benjamin Verdonck a reçu une formation d'acteur au Conservatoire royal flamand d'Anvers dont il sort lauréat en 1995. Il travaille avec Ivo van Hove, Johan Simons et Paul Koek tout en créant un groupe de théâtre musical avec Valentine Kempynck qui sera désormais associée à tous ses spectacles. Depuis 2000, il se met en scène dans différentes installations théâtrales dans l'espace public, comme Hirondelle / Dooi Vogeltje / The Great Swallow, sept jours pendant lesquels il est resté perché dans un nid à 32 m de hauteur, installé sur la façade du Centre administratif de la ville de Bruxelles pour apostropher les passants ; dans I Like America and America Likes me, on l'a vu s'entretenir trois jours avec un porc, pour évoquer un certain désarroi face aux tensions entre l'Irak et les États-Unis. Benjamin Verdonck est actuellement artiste en résidence au CAMPO à Gand, au Toneelhuis à Anvers et au KVS à Bruxelles, et a notamment travaillé avec le metteur en scène Arne Sierens et l'ensemble Het Muziek Lod. Toujours au plus près des préoccupations de son époque, Benjamin Verdonck fait un théâtre éminemment politique qui jamais ne cherche à endoctriner mais juste à questionner, à faire réfléchir, avec les armes de la poésie, de l'humour et du jeu théâtral. Au Festival d'Avignon, Benjamin Verdonck a déjà présenté avec Fumiyo Ikeda et Alain Platel Nine finger en 2007.
De quoi s'agit-il sur le plateau de Wewilllivestorm, travail personnel que Benjamin Verdonck réalise avec son père et le musicien Tomas Desmet ? D'un voyage sans paroles dans l'univers du comédien ? D'un poème dramatique raconté par des objets animés ? D'une rencontre entre un fils et son père ? D'un monde fantastique d'où toute prétention serait chassée au profit d'une simplicité menant tout droit à la beauté ? D'un regard d'enfant sur un univers trop grand pour lui ? D'un questionnement sur le temps qui passe et la mort qui approche ? Sans doute tout cela et encore bien d'autres choses. En accumulant des objets du quotidien – pain, chaussures, tables… –, en les manipulant, en jouant avec eux comme avec des égaux, en les faisant vivre devant nous pour l'unique plaisir de partager, avec tendresse et humour, le plateau du théâtre avec ces objets eux-mêmes, Benjamin Verdonck nous met au cœur d'un mystère et nous rend, à notre tour, curieux, intrigués, dérangés, séduits, émus… La minutie avec laquelle chaque objet est mis en scène par le comédien n'a d'égale que l'étrange beauté de ce monde bricolé entre nuit et jour, entre rire et émotion. Il ne raconte pas une histoire mais dix, vingt, cent histoires que l'on interprète au gré de nos fantaisies et de nos vécus. Benjamin Verdonck déplace, d'une façon ludique et profondément réfléchie, notre regard sur le monde qui nous entoure. En faisant de ces objets banals les héros de son aventure, il nous oblige à les envisager autrement et à nous questionner, l'espace de quelques instants, sur le déferlement d'images, de sons et d'objets de plus en plus sophistiqués qui nous attend hors de la représentation, hors du théâtre. Curieux, exigeant, Benjamin Verdonck revient à Avignon pour, sans en avoir l'air, nous interroger sur notre boulimie consommatrice, sur notre soif de sophistication inutile. Politiquement incorrect ? Oui mais avec la légèreté et la liberté d'un poète de la scène qui n'impose rien mais qui partage tout. JFP
Distribution
de: Benjamin Verdonck et Valentine Kempynck avec: Benjamin Verdonck, Tomas Desmet, Herman Verdonck production exécutive: Toneelhuis
Production
production: Nieuwpoorttheater / CAMPO (Gand) avec le soutien: des autorités flamandes et de la Ville d'Anvers