Le Silence des communistes

d'après Vittorio Foa, Miriam Mafai, Alfredo Reichlin

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2007

Jean-Pierre Vincent

Paris / Avignon / Création 2007

Le Silence des communistes © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

En 1959, Jean-Pierre Vincent fait ses débuts comme comédien dans le groupe théâtral du lycée Louis-Le-Grand à Paris, avec Jérôme Deschamps et Patrice Chéreau. Il y fait ses premiers essais de mise en scène et participe comme acteur et collaborateur aux premiers spectacles de Patrice Chéreau, avant de s'installer avec lui au Théâtre de Sartrouville jusqu'en 1968, date à laquelle il crée avec Jean Jourdheuil la compagnie Vincent-Jourdheuil, Théâtre de l'Espérance. Après le succès de La Noce chez les petits-bourgeois de Brecht, ils créeront une dizaine de spectacles mémorables avant de se lancer dans l'expérience du Tex Pop (Théâtre Expérimental Populaire) dans les locaux du Palace à Paris. En 1975, la compagnie se dissout et Jean-Pierre Vincent est nommé directeur du Théâtre national de Strasbourg, aventure collective avec une bande d'acteurs, d'auteurs, de dramaturges, de metteurs en scène associés. En 1983, il devient administrateur de la Comédie-Française qu'il quitte en 1986 pour redevenir metteur en scène indépendant et professeur au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique. La période strasbourgeoise sera marquée par la création, entre autres, de Germinal, Vichy fictions, Le Misanthrope, Le Palais de justice, la période de la Comédie-Française par l'entrée au répertoire de Jean Audureau, de Jean Genet et par la venue en France de Klaus Michael Grüber et de Luca Ronconi. En 1990, il prend la direction du Centre dramatique national de Nanterre-Théâtre des Amandiers où il alterne les créations contemporaines et le répertoire classique jusqu'en 2001 où, une fois encore, il redevient metteur en scène indépendant et recrée une compagnie, le Studio Libre.
Il marquera sa présence au Festival d'Avignon en participant à la naissance de “Théâtre Ouvert” en réalisant la mise en espace du Camp du drap d'or de Rezvani. Il y mettra en scène Dans la jungle des villes de Brecht en 1972, En r'venant d'l'expo de Jean-Claude Grumberg en 1973, Peines d'amour perdues de Shakespeare en 1980, Dernières Nouvelles de la peste de B. Chartreux dans la Cour d'honneur en 1983, La Tragédie de Macbeth de Shakespeare dans la Cour d'honneur en 1985, Œdipe à Colone et Œdipe tyran de Sophocle en 1989, Les Fourberies de Scapin de Molière dans la Cour d'honneur en 1990, Lorenzaccio de Musset dans la Cour d'honneur en 2000 et Le Fou et sa femme ce soir dans Pancomedia de B. Strauss en 2002.

Ont-ils cru à la révolution du grand soir, Vittorio Foa, Miriam Mafai et Alfredo Reichlin, ces trois militants de la gauche et du Parti communiste italiens qui s'interrogent sur leur engagement dans la vie politique italienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Certainement, non mais ils ont toujours cru à la nécessité de s'engager dans la transformation, profonde ou limitée, de l'état des choses. Ils n'ont jamais accepté passivement l'injustice sociale. Au travers de leur correspondance, Jean-Pierre Vincent veut faire entendre sur la scène du théâtre cette pensée toujours en mouvement, cette réflexion qui ne se limite pas à l'analyse du passé mais qui nous amène avec beaucoup d'émotion au monde présent et futur. Sans concession, sans langue de bois, ils s'interrogent sur le silence de certains face au stalinisme, sur leurs échecs, sur la nécessité de repenser l'organisation sociale. La mondialisation, la fin de la valeur “travail” comme moyen essentiel de socialisation sont au centre de leur réflexion. Ils veulent penser une nouvelle communauté dans laquelle chaque membre doit se sentir responsable en refusant la solitude, le retrait et le chacun pour soi. Choisissant une mise en espace au plus près du public, Jean-Pierre Vincent veut faire entendre ces voix qui inlassablement nous questionnent pour lutter contre le catastrophisme ambiant. Cherchant dans les acquis de la culture européenne des armes pour refonder un discours politique noble, honnête et franc, qui laisse une place aux rêves et à l'utopie, Vittorio Foa, Miriam Mafai et Alfredo Reichlin font œuvre indispensable. JFP


Distribution

traduction et mise en espace :Jean-Pierre Vincent
avec :Gilles David, Melania Giglio, Charlie Nelson
dramaturgie :Bernard Chartreux
lumières: Alain Poisson
production déléguée :Festival d'Avignon
texte publié aux éditions de l'Arche

Production

coproduction :Festival d'Avignon, le Studio Libre
Le Festival d'Avignon reçoit le soutien de :l'Adami pour la production

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