Un bunker, ses grilles, ses images fantômes qui suintent d'un écran de vidéo-surveillance : le lieu imaginé pour Condor rappelle les répressions brutales qui ont semé la terreur en Amérique latine dès 1975. Période noire de l'histoire de l'extrême Occident au cours de laquelle des milliers d'opposants aux dictatures réunies en coalition ont été assassinés. Espace mental d'une mémoire traumatique qui sert de toile de fond à cette apnée nocturne signée Frédéric Vossier. Un véritable « cauchemar psychologique et politique », fait de silences et de tensions, qu'Anne Théron sculpte. Une œuvre qui prend naissance dans la puissance même du cri. Cri d'Anna, militante torturée qui se dirige aujourd'hui vers son frère Paul, ancien bourreau du régime brésilien, vierge de remords. Cri d'une femme qui vient vérifier, quel qu'en soit le prix, que l'impensable a bien eu lieu. Cri de chaque être qui veut se délivrer de ses souvenirs et d'une condition de victime, depuis trop longtemps seuls stigmates et unique identité.
Distribution
Avec Mireille Herbstmeyer, Frédéric Leidgens
Texte Frédéric Vossier 
Mise en scène Anne Théron 
Chorégraphie Thierry Thieû Niang 
Scénographie, costumes Barbara Kraft 
Lumière Benoît Théron 
Son Sophie Berger 
Vidéo Mickaël Varaniac-Quard 
Assistanat à la mise en scène Hélène Bensoussan, Claire Schmitt
Production
Production Théâtre national de Strasbourg, Les Productions Merlin 
Coproduction MC93 Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Festival d'Avignon, Théâtre Olympia Centre dramatique national de Tours, Le Quai Centre dramatique national Angers Pays de la Loire 
Avec l'aide des ateliers du Théâtre national de Strasbourg pour la réalisation des costumes et les ateliers du Théâtre du Nord (Lille) pour la réalisation du décor
