Rachel, Monique

  • Exposition
  • Performance
Archive 2012

Sophie Calle

Paris

Rachel, Monique © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Sur la tombe de la mère de Sophie Calle, au cimetière Montparnasse de Paris, on peut lire cette épitaphe : «Je m'ennuie déjà.» C'est sans doute le pire de ce qui pouvait arriver à cette femme, dont la vie fut riche d'aventures et qui se trouve aujourd'hui «enfin», selon sa propre exclamation, au centre d'un projet mené par sa fille. Cela fait des années que Sophie Calle fait de son quotidien, de ses rencontres et des hasards de sa vie, les sujets d'une œuvre multiforme. Mais c'est en effet la première fois qu'elle convie la figure de sa mère dans une proposition artistique, mêlant installation et performance. Constitué de photos, de vidéos, d'objets personnels et de textes courts, Rachel, Monique – clin d'œil aux nombreux noms de sa mère – est le témoignage d'un lien affectif qui ne peut plus se manifester que par cette exposition de l'intime. Et c'est en allant au plus intime de cet intime, en suivant ces traces souvent discrètes, que nous nous trouvons reliés à nos propres défunts, à nos propres séparations, à nos propres deuils. En présentant, hors de tout voyeurisme déplacé, le film des derniers instants de sa mère, Sophie Calle nous fait ressentir le moment insaisissable du passage dans cet au-delà mystérieux et affirme, avec force et délicatesse, que la mort ne doit être ni cachée, ni évacuée. Après une première présentation au Palais de Tokyo en 2010, elle redessine cette exposition pour l'Église des Célestins, où elle choisit également de faire entendre les journaux intimes que sa mère lui avait confiés : seize carnets pour seize années en discontinu, entre 1981 et 2000. Elle ira seule à la découverte de ces textes qu'elle ne connaît pas et les lira quand elle voudra, sans prévenir. De temps en temps, avec le public, elle partagera donc ces mots longtemps gardés secrets par cette mère «pas dupe», qui les lui avait offerts en se doutant bien qu'un jour, ils participeraient à l'œuvre que construit sa fille. JFP

Distribution

conception Sophie Calle

 

Production

production ARTER/APC+AIA
coproduction Festival d'Avignon, Palais de Tokyo
avec le soutien de la Galerie Perrotin, de la Fondation Luma et de la Fondation Louis Roederer

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Photos

Audiovisuel

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