Des femmes

Les Trachiniennes, Antigone, Electre

de Sophocle

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2011

Wajdi Mouawad

Montréal - Nantes / Création 2011

Les traductions de Robert Davreu sont publiées aux éditions Actes Sud-Papiers.

Des femmes : Les Trachiniennes, Antigone, Électre © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

De l'oeuvre sans doute immense de Sophocle - plus d'une centaine de pièces écrites en l'espace d'un demi-siècle -, il ne nous est parvenu que sept tragédies, témoignages irremplaçables sur ce que fut l'invention du théâtre cinq cents ans avant Jésus-Christ. C'est cet ensemble de traces conservées que Wajdi Mouawad souhaite présenter, à terme dans leur intégralité, en s'entourant d'une équipe de créateurs qui mènera avec lui cette aventure jusqu'en 2015. Au choix possible d'une représentation chronologique des pièces, Wajdi Mouawad a préféré une présentation par thème, en s'intéressant d'abord à celles autour des femmes, avant d'imaginer un cycle Des héros, pour terminer avec un cycle sur la vieillesse et la mort, Des mourants. En 2011, pour le Festival d'Avignon et sous le ciel envoûtant de la Carrière de Boulbon, l'heure est donc venue de faire entendre les voix des grandes héroïnes qui résonnent depuis près de trente siècles dans le bassin méditerranéen, depuis que les Grecs se sont affrontés à Troie, depuis que les Cités se sont constituées en entités politiques, depuis que les dieux interviennent dans la vie des hommes. Trois femmes pour trois combats : Antigone face au pouvoir politique masculin, Électre face à un terrible héritage familial, Déjanire face à la douleur d'un amour déçu. Trois femmes unies par un même destin tragique, trois êtres dans un monde qui, bien qu'encore imprégné de la magie d'Homère, vit douloureusement la fin de ses héros. Trois femmes obligées de vivre dans la démesure et la folie, en contradiction avec les règles et les principes de leur époque, combattantes presque malgré elles, par devoir ou par nécessité. Trois solitudes qui attendent, qui espèrent ou désespèrent, et finalement ont la révélation d'un chemin dont la mort est l'inexorable terme. Pour faire entendre en français ces voix grecques, Wajdi Mouawad a demandé au poète Robert Davreu de traduire l'intégralité des pièces de Sophocle, sans chercher à les moderniser à tout prix, pour que le spectateur perçoive la distance qui le sépare de ces tragédies, qui sont avant tout l'expression d'un monde où la communauté, à la différence de l'époque dans laquelle nous vivons, est l'alpha et l'oméga de toute existence humaine. C'est cette communauté que le choeur représentera, un choeur travaillé par la folie dionysiaque, un choeur dont les paroles seront chantées sur une musique rock et enfiévrée, composée spécialement pour cette trilogie. La première étape d'un voyage dans les plis et les replis de ce qu'il nous reste d'une oeuvre qui, aujourd'hui encore, à chaque fois que nous la traversons, nous interroge et nous fait grandir.

Après Eschyle, mais avant Euripide, Sophocle (496-406 avant J.-C.) est l'auteur de plus d'une centaine de pièces, dont sept seulement ont traversé les siècles. Toutes avaient comme sujet des événements issus du fonds mythique, épique et historique de la Grèce antique. Au fil de son oeuvre, Sophocle a fait évoluer la tragédie, notamment en ajoutant un troisième acteur et en réduisant la part du choeur, limitant ainsi les commentaires sur l'action. Il a également insufflé plus de psychologie aux personnages, imaginé plus de confrontation directe entre eux et surtout fait disparaître les dieux de la scène, ne les laissant s'exprimer que par les oracles et les prophéties, rendant ainsi leurs pensées quasiment impénétrables pour des humains en proie aux tourments. En traduisant Sophocle, le poète Robert Davreu n'a pas cherché à moderniser à tout prix ces textes, pour conserver la distance qui existe entre eux et nous, mais en a privilégié le lyrisme, tout en inscrivant résolument ces tragédies sous le signe du sang.

JFP

 

Distribution

mise en scène Wajdi Mouawad
traduction Robert Davreu
assistanat à la mise en scène Alain Roy
conseil artistique François Ismert
scénographie Emmanuel Clolus
musique composée par Bertrand Cantat, Bernard Falaise, Pascal Humbert, Alexander MacSween
lumière Éric Champoux
son Michel Maurer
costumes Isabelle Larivière
maquillage et coiffure Angelo Barsetti

avec Olivier Constant, Samuël Côté,

Sylvie Drapeau, Bernard Falaise, Charlotte Farcet, Raoul Fernandez, Pascal Humbert, Patrick Le Mauff, Sara Llorca, Alexander MacSween, Véronique Nordey,

Marie-Ève Perron

Production

production Au Carré de l'Hypoténuse (France), Abé Carré Cé Carré (Québec)
coproduction Festival d'Avignon, Théâtre français du Centre national des Arts (Ottawa), Théâtre Nanterre-Amandiers Centre dramatique national, Célestins Théâtre de Lyon, Théâtres départementaux de la Réunion, Mons 2015 Capitale européenne de la Culture, Théâtre royal de Namur, Le Manège Mons Centre dramatique, Le Grand T Scène conventionnée Loire-Atlantique (Nantes), Comédie de Genève Centre dramatique, Maison de la Culture de Bourges Scène nationale, Festival GREC de Barcelone, Festival d'Athènes-Épidaure
avec le soutien de l'Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, du Théâtre 71 Scène nationale de Malakoff, du Théâtre du Nouveau Monde (Montréal), du Ministère de la Culture des Communications et de la Condition féminine du Québec, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Ministère des Relations internationales du Québec, du Fonds franco-québécois de coopération décentralisée et du Service de Coopération et d'Action culturelle du Consulat général de France à Québec, de Ysarca S.L Arts Promotion et de la Fondation BNP-Paribas dans le cadre du Réseau Kadmos
avec la participation du Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées et de la Délégation générale du Québec à Paris
Un projet du réseau Kadmos.
Par son soutien, l'Adami aide le Festival d'Avignon à s'engager sur des coproductions.

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