Artiste de la métamorphose, guerrier de la beauté, Jan Fabre, auteur, metteur en scène, chorégraphe, plasticien, est héritier des primitifs flamands et du théâtre de la cruauté. Sa fascination pour le monde des insectes transforme l'art de la danse en un exercice d'entomologie corporelle. À Anvers, c'est avec l'ensemble Troubleyn – qui signifie “rester fidèle” en ancien néerlandais – qu'il déploie un art de l'espèce humaine et de l'espace sensoriel. Invité dans la Cour d'honneur à présenter Je suis sang (2001), Jan Fabre sera l'artiste associé de l'édition 2005 du Festival d'Avignon.
L'Ange de la mort Comme venu du fond des âges, surgi des temps immémoriaux, sorti d'un tableau de Van Eyck, le chorégraphe William Forsythe danse dans les allées d'un musée imaginaire. Sur des images d'un musée d'histoire naturelle projetées sur quatre écrans vidéo qui se regardent, il lance des mots de prophète. Dans un écrin de lumière placé au milieu des écrans, le corps et la voix d'une femme scandent les paroles énigmatiques et pénétrantes de l'Ange de la mort, un monologue de Jan Fabre dédié à William Forsythe. Accompagnée par les psalmodies du saxophoniste Éric Sleichim, la prodigieuse Ivana Jozic danse le retour à la vie après la mort. Une danse macabre d'une grande vitalité où l'ange bleu de la métamorphose passe, tel un démiurge. Comme mise sous cloche, ses mouvements frénétiques ou lancinants trouvent les consonances entre le monde des humains et celui des animaux, articulent ses membres comme des mandibules. C'est un combat contre elle-même que livre cette “guerrière de la beauté”. Entre leçon d'anatomie et de poétique, cette femme serpent, caméléon ou scarabée, danse en l'honneur de la vie, en l'honneur de la danse : «Je plane et je danse, c'est la seule chose que je sais faire, laissez-moi danser ». Entre éveil et sommeil, Jan Fabre met en scène une ode à l'acceptation du cycle de la vie.
Distribution
Conception, texte et mise en scène : Jan Fabre avec : Ivana Jozic et la participation de William Forsythe dans le film vidéo chorégraphie : Jan Fabre, Ivana Jozic composition musicale et interprétation : Éric Sleichim
Production
production : Troubleyn (Anvers) coproduction : deSingel (Anvers) avec la participation : du ministère de la Communauté flamande texte publié par : l'Arche éditeur