L'image d'un jeune corps à terre. Est-il mort ou vivant ? Sommes-nous sur une plage voisine, dans un jardin ou une cour de récréation ? Comme beaucoup, Thierry Thieû Niang a été ému par les photographies d'enfants échoués ces derniers mois, ces derniers jours. Attentif, il l'est aussi lorsqu'il observe les poètes solitaires, les indiens dans les forêts, les tentatives des grimpeurs à mains nues, celles des apprentis comédiens ou encore des aînés qui prennent leur cadet par la main. Pour le chorégraphe, l'enfance est le territoire de l'art, le moment des prémices, des essais, des apprentissages et de tous les possibles. Un temps où l'on peut aussi s'effondrer et renaître. Ces derniers mois, au cours d'ateliers à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon et à la Collection Lambert, Thierry Thieû Niang a rencontré de jeunes avignonnais. Certains d'entre eux et d'autres se sont retrouvés à la FabricA du Festival d'Avignon, en janvier. Expérimentés ou novices, ils forment déjà une communauté singulière et « avouable » en mouvement. Leur fragilité et leur engagement nous parlent d'éclosions, de chutes, de pertes et de consolations. Ils partagent le plateau avec un jeune musicien, Robin Pharo, qui rythme la cérémonie, tantôt guide, tantôt témoin. Les sonorités de sa viole de gambe relient des temps anciens et à venir, installant les treize jeunes gens dans un présent suspendu dont l'intensité vibrera longtemps, grâce aux mots de l'écrivain Linda Lê et les mots-néons de Claude Lévêque, créés pour l'occasion.
De la pyramide du Louvre à l'école Pierre Budin dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris, Claude Lévêque crée ses œuvres pour des lieux et avec eux. Des oeuvres d'atmosphère, où des néons vibrants, mots d'enfants, ombres et objets du quotidien ouvrent des brèches dans le réel, souvent inquiétantes, parfois joyeuses, toujours vertigineuses. Depuis le début des années 1980, il présente son travail dans les plus grands musées et biennales d'art contemporain. Parmi ses installations emblématiques, J'ai rêvé d'un autre monde peut être découvert à Avignon, à la Collection Lambert. Pour Au coeur, Claude Lévêque a souhaité se laisser inspirer par la poésie quelquefois sérieuse des enfants...
Distribution
Chorégraphie Thierry Thieû Niang
Scénographie Claude Lévêque
Texte Linda Lê
Musique Robin Pharo
Chants travaillés Camille Dalmais
Lumières et régie Jimmy Boury
Avec en alternance Pauline Abossolo, Eliott Allwright, Zoé Clément, Camille Deniau, Camille Dufour, Shana Lempereur, Timothée Lopacki, Loris Mercatelli, Anna Mazzia, Quentin Maximim, Mathieu Maximin, Dorine Parma, Pierre Tailleferd
et le musicien Robin Pharo (viole de gambe)
Production
Production Festival d'Avignon en collaboration avec Augurart
Coproduction Collection Lambert en Avignon, Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Le Phare Centre chorégraphique national du Havre Normandie, Viadanse Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort, Les 2 Scènes Scène nationale de Besançon, Théâtre Gérard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis, Théâtre Paris-Villette
Avec le soutien de la Spedidam, de la Fondation BNP Paribas, de la SACD et de King's Fountain
Avec l'aide d'agnès b.
Résidences à la FabricA du Festival d'Avignon, à La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon et à la Collection Lambert