À partir d'une forme musicale existante et ancienne, la fugue, le spectacle du même nom en dissèque les principes pour en révéler le squelette. L'histoire évidemment musicale, peut-être même opératique, s'appuie sur la question de l'accord et du tempérament de Pythagore. Son paradoxe : le cycle de quintes qui le fonde est impossible à clore. Un comma manque à la dernière. Le rapport mathématique est parfait et pourtant, dans son application, le cycle se décale en spirale. Pour incarner cette question, s'en amuser et peut-être en résoudre l'impossible harmonie, les musiciens comédiens chanteurs réunis par Samuel Achache mêlent leurs voix, comme les sujets et les contre-sujets d'une fugue, et se penchent sur les notions d'accord et de malentendu. Si l'homme moderne admet l'infime inharmonie des rapports entre les notes, a-t-il cette même clémence vis-à-vis des rapports humains ? Comment, suivant le code commun, parvenir à une conversation singulière ? Bien s'entendre n'est jamais garanti. Les tentatives renouvelées pour être en accord avec l'autre peuvent conduire certains à s'extraire du monde et de ses conventions ; à fuguer. Samuel Achache et ses comparses, eux, décident de s'en saisir et de les malmener pour repenser la norme de la justesse. Leurs instruments contemporains bousculent la musique ancienne... Quand le point de vue se décale, le dissonant devient très agréable.
Distribution
Mise en scène Samuel Achache
Collaboration Sarah Le Picard
Direction musicale Florent Hubert
Scénographie Lisa Navarro, François Gauthier-Lafaye
Lumière Viara Stefanova, Maël Fabre
Costumes Pauline Kieffer avec l'aide de Dominique Fournier
Arrangements musicaux collectifs
De et avec Vladislav Galard, Anne-Lise Heimburger, Florent Hubert, Léo-Antonin Lutinier, Thibault Perriard et Samuel Achache
Production
Production La Comédie de Valence Centre dramatique national Drôme-Ardèche
Coproduction Festival d'Avignon, La Vie Brève, C.I.C.T. Théâtre des Bouffes du Nord, Théâtre Garonne, Théâtre Olympia Centre dramatique régional de Tours
Avec le soutien de la Spedidam
Avec l'aide de la Fondation Royaumont, du Carreau du Temple, de Pylone créateur d'objets à Paris