Reise durch die Nacht

Voyage à travers la nuit

d'après le texte de Friederike Mayröcker

  • Théâtre
  • Vidéo
  • Spectacle
Archive 2013

Katie Mitchell

Londres - Cologne / Première en France

Reise durch die Nacht © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Dans Voyage à travers la nuit, Friederike Mayröcker écrit qu'elle rejette vertement la façon dont la narration linéaire organise notre expérience. Voilà qui ne pouvait que plaire à Katie Mitchell, dont les mises en scène refusent de se plier au corset d'un langage théâtral trop codifié. Sur scène, elle déploie toute la virtuosité de son théâtre filmé en direct pour servir l'ardeur du flux de conscience sauvage qui envahit le roman de l'écrivaine autrichienne. Dans un train de nuit reliant Paris à Vienne, Regina, la narratrice, s'astreint à écrire un discours pour les funérailles de son père et recolle des souvenirs fragmentaires de son enfance, enfouis dans un passé traumatique qui semble ne plus vouloir refaire surface. Cette nuit sans sommeil est peuplée de visions fugitives, dont la prégnance perturbante effrite la personnalité de cette femme dans la fleur de l'âge. Tout, même son compagnon, lui semble soudain étranger et lui inspire une profonde aversion. En quête d'elle-même, elle espère trouver dans une brève passade amoureuse la secousse salutaire qui l'extirperait de la somnolence dans laquelle a sombré son existence. Pour faire pleinement résonner l'histoire de Regina, Katie Mitchell lui offre un écrin scénographique des plus ingénieux, reconstituant sur scène un wagon du train qui file dans la nuit, que l'héroïne arpente comme on remonterait dans le temps ou comme on fouillerait dans son inconscient. À l'aide de gros plans, l'art multimédia de la metteure en scène scrute la palpitation charnelle de ses personnages et s'attache à décortiquer leurs émotions. Son esthétique de la simultanéité est ici mise au service de la mélancolie qui se dégage de l'expérience troublante et sensuelle de la narratrice, interprétée avec beaucoup de justesse par Julia Wieninger, l'une des actrices fétiches de Katie Mitchell. Métaphore d'une vie, ce voyage en train emprunte les sinuosités mystérieuses de la conscience humaine et entraîne le spectateur dans un subtil thriller psychologique. MS

«Je vis dans des images.» Friederike Mayröcker construit des paysages littéraires dans lesquels l'imagination fleurit avec fulgurance. C'est dans la Vienne de l'après-guerre qu'elle publie ses premiers poèmes dans la revue avant-gardiste Plan, avant de s'aventurer sur tous les territoires de l'écrit au travers d'une œuvre prolixe, couronnée par le prestigieux prix Georg Büchner en 2001. Elle gagne d'abord sa vie comme professeur d'anglais, puis se consacre entièrement à la littérature pour, aujourd'hui, être considérée comme l'un des écrivains majeurs de la littérature germanique contemporaine. Son écriture, extrêmement dense, se démarque par sa radicalité expérimentale, proche des collages de la peinture abstraite, comme dans le flux de conscience qu'est Reise durch die Nacht (Voyage à travers la nuit, 1987), où souvenirs personnels et urgence d'écriture deviennent indissociables.

Distribution

mise en scène Katie Mitchell
adaptation Katie Mitchell avec Duncan Macmillan
et Lyndsey Turner
vidéo Leo Warner
scénographie Alex Eales
costumes Laura Hopkins
son Gareth Fry, Melanie Wilson
lumière Jack Knowles
film Grant Gee
assistanat à la mise en scène Lily McLeish, Stefan Nagel
dramaturgie Jan Hein

avec Nikolaus Benda, Frederike Bohr, Ruth Marie Kröger, Renato Schuch, Maik Solbach, Julia Wieninger
et à la caméra en direct Nikolaus Benda, Frederike Bohr,
Lily McLeish,
Renato Schuch, Maik Solbach, Christin Wilke

Production

production Schauspiel Köln
coproduction Fifty Nine Production London
avec le soutien de DB SNCF en coopération
avec le soutien d'Alleo
L'Arche est agent théâtral de Friederike Mayröcker en langue française

Infos pratiques

Photos

Audiovisuel

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