François Verret était pour l'occasion accompagné de la pianiste et comédienne Séverine Chavrier et du danseur Alessandro Bernardeschi.
Le plateau de François Verret est ouvert à tous les vents de la création. Ses œuvres se nourrissent tout autant de danse, de musique et d'arts du cirque que de littérature. Courts-Circuits, sa prochaine pièce, est ainsi née d'une inspiration croisée. Tout est parti d'une phrase du roman L'Homme qui tombe de Don DeLillo, où l'écrivain explore comment, après le traumatisme des attentats du 11-Septembre, chacun bricole les ressorts de sa propre survie. «Ce n'était plus une rue, mais un monde, un temps et un lieu de pluie, de cendres, de presque nuit.» Cette phrase, François Verret a eu envie de la mettre en parallèle avec l'étrange pathologie décrite par le neurologue Oliver Sachs dans L'Éveil, Cinquante ans de sommeil. Une affection incurable, proche de la maladie de Parkinson, plongeant les personnes dans un état léthargique, d'où elles ne peuvent émerger que sous l'effet d'une drogue puissante au risque d'hallucinations et de délires paranoïaques. Sur scène, dans un lieu ou plutôt un non-lieu, des hommes et des femmes «malades du sommeil», mis hors circuit d'un monde où tout s'accélère de façon autoritaire, tenteront ainsi l'expérience d'un temps retrouvé. En inlassable chercheur, François Verret s'est, comme à son habitude, entouré de collaborateurs aux horizons variés : danseurs, acteurs, circassiens et musiciens le rejoignent dans cette nouvelle quête, cette plongée au cœur d'une humanité qui ne peut se construire qu'au plus près de sa vérité. LP