Dans Levée des conflits, vingt-quatre danseurs se jettent, l'un après l'autre, dans un « canon chorégraphique », tel un tourbillon puissant qui emporte tout sur son passage, jusqu'à l'épuisement de ses interprètes qui s'y débattent et s'y ébattent dans une spectaculaire dépense d'intensité. Dédiée à Roland Barthes et au « neutre » comme « désir de levée des conflits », la pièce annule ces derniers, dans un cycle qui renvoie sans cesse de l'individuel au collectif. Voués à l'accomplissement successif de vingt-cinq gestes, les vingt-quatre interprètes sont engagés dans une partition, dont le danseur manquant – ou le geste surnuméraire – introduit un « blanc », une absence dans le temps et dans l'espace, qui dérègle l'unisson sur lequel reposent tant de ballets. Ce « blanc » devient le coeur d'une véritable réaction en chaîne, qui va s'accélérant, jusqu'à l'anéantissement du combustible musculaire. Ce « blanc » désigne aussi une place au spectateur, à son regard et l'attire, lui aussi, dans le mouvement. Levée des conflits est un spectacle dont le centre serait constitué de vide, le trou noir d'une haute pression inapprochable. Pour le Festival d'Avignon, Boris Charmatz a choisi de donner la pièce en plein air, entre chien et loup. Sur l'herbe du stade de Bagatelle, les spectateurs formeront un cercle autour de la spirale créée par les danseurs. Spirale sans fin, qui emporte avec elle le regard du spectateur dans une chorégraphie de proximité et d'échange, propice à exalter l'effet de transe de la pièce. JLP
Distribution
chorégraphie Boris Charmatz
lumière Yves Godin
son Olivier Renouf
assistanat à la chorégraphie Anne-Karine Lescop
pièce pour 24 danseurs
avec Or Avishay, Eleanor Bauer, Nuno Bizarro, Matthieu Burner, Magali Caillet-Gajan, Boris Charmatz, Sonia Darbois, Olga Dukhovnaya, Olivia Grandville, Gaspard Guilbert, Taoufiq Izeddiou, Dominique Jégou, Lénio Kaklea, Jurij Konjar, Élise Ladoué, Catherine Legrand, Maud Le Pladec, Naiara Mendioroz, Thierry Micouin, Andreas Albert Müller, Mani A. Mungai, Felix Ott, Annabelle Pulcini, Fabrice Ramalingom
Production
production Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne
coproduction Théâtre national de Bretagne (Rennes), Théâtre de la Ville-Paris, Festival d'Automne à Paris, Manifesta 8 (Murcia, Cartagène), ERSTE Foundation
avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Bretagne, de la Ville de Rennes, du Conseil régional de Bretagne, du Conseil général d'Ille-et-Vilaine et de l'Institut français