Casimir et Caroline

de Ödön von Horvath

  • Théâtre
  • Musique
  • Spectacle
Archive 2009

Johan Simons & Paul Koek

Gand / Leiden / Création 2009

Casimir et Caroline © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Casimir se rend avec Caroline à la grande Fête de la bière à Munich. Son esprit n'est pourtant pas à la fête : il vient de perdre son emploi de chauffeur et craint que sa fiancée, si elle le découvre, ne le quitte pour un meilleur parti. Mais Caroline n'en a cure et pense que leur amour est plus fort que l'argent, elle le pense... Ainsi commence Casimir et Caroline, l'un des chefs-d'œuvre de Ödön von Horváth, joué en français par la troupe du NTGent. L'atmosphère est au charivari, les têtes tournent comme les manèges, les conventions sont bousculées, la réalité s'estompe dans les vapeurs de l'alcool. Mais les hiérarchies sociales et l'argent roi ne peuvent pas être niés très longtemps et s'imposeront in fine, pour tout remettre « en ordre ». Car si la fête est ce temps farcesque et joyeux de l'égalité, de la fierté et de l'identité populaires, elle est aussi celui, aliénant, commercial et impitoyable, de la marchandisation générale du monde. Johan Simons et Paul Koek savent faire la fête et leur « théâtre musical » en possède l'éclat le plus spectaculaire. La Cour d'honneur accueillera les chansons, les rires, les danses, les rixes et la colère, de même qu'une musique véritablement présente, composée d'une dizaine de suites, rythmées par des tempos endiablés ou mélancoliques, aux accents tantôt rock tantôt contemporains. C'est dans ce cadre que le duo développera son théâtre d'intervention, d'histoire et de politique, où le pamphlet social coïncide avec le constat le plus cruel : là où la structure économique est la plus oppressante, les luttes de classes s'emparent même de l'amour, et la loi du plus fort finit toujours par régir les rapports humains. Imaginé par Bert Neumann, l'impressionnant décor en structures tubulaires, montant haut le long des murs du Palais des papes, sera comme le monstre forain qui dévore les rêves des hommes tout en accueillant leurs danses et leurs jeux. Il sera un écrin pour l'amour, la joie, la sensualité et, dans le même temps, l'usine où on les fabrique à la chaîne, le garage où ils finissent enfermés. Car à travers leur vision de Casimir et Caroline, c'est l'implacable actualité d'un drame socio-amoureux sur fond de crise économique que restituent Johan Simons et Paul Koek. ADB


Brillant mais fulgurant destin que celui de Ödön von Horváth, auteur germano-hongrois qui naquit en 1901 et mourut à Paris trente-sept ans plus tard, écrasé par une branche d'arbre sur les Champs-Élysées, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre les États-Unis. « Chroniqueur » de son temps, selon sa propre formule, il traversa la République de Weimar, vécut la montée du nazisme et s'exila, tout en posant un regard acéré et ironique sur son époque. D'où une œuvre captivante, comprenant aussi bien des contes et des romans que des opus dramatiques (Légendes de la forêt viennoise, Foi, Amour, Espérance, Le Jugement dernier et bien sûr Casimir et Caroline). Il sut en particulier renouveler la tradition du théâtre populaire allemand pour en développer une veine critique qui n'a rien perdu de son actualité. ADB

Distribution

Le spectacle sera diffusé en direct sur ARTE le 29 juillet
Mise en scène: Johan Simons
Direction musicale: Paul Koek
Dramaturgie: Paul Slangen
Scénographie: Bert Neumann
Musique: De Veenfabriek / Paul Koek
avec: Reinout Bussemaker, Els Dottermans, Frank Focketyn, Elsa May Averill, Wim Opbrouck, Judith Pol, Yonina Spijker, Ineke Trekker, Louis Van Beeck, Kristof Van Boven, Oscar Van Rompay
et les musiciens Ton Van der Meer, Bo Koek, Rik Elstgeest, John Van Oostrum

Production

Production: NTGent (Gand) et De Veenfabriek (Leiden)
Coproduction: deSingel (Anvers), Théâtre municipal d'Utrecht, Festival d'Avignon, Festival d'Athènes et Épidaure, Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg, Palais des Beaux-Arts (Charleroi), Schauspiel Köln (Cologne), Théâtre de Nanterre-Amandiers Centre dramatique national
avec le soutien: des Autorités flamandes, de l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas à Paris
dans le cadre de: En scène les Pays-Bas ! avec le soutien de l'Institut néerlandais du Théâtre (TIN) et du Fonds néerlandais pour les Arts scéniques (NFPK)

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Photos

Audiovisuel

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