avec
Marie-José Mondzain philosophe
Hans-Thies Lehmann théoricien du théâtre
Dans quelle mesure une représentation théâtrale peut-elle être politique ? L'esthétique est-elle porteuse d'une éthique ? Quelle est la responsabilité du metteur en scène ? Sur quels fondements repose son autorité ? La toute-puissance de l'audiovisuel altère-t-elle la capacité d'écoute et d'imagination du spectacle vivant ? Faut-il résister, contourner, s'opposer ou s'adapter aux formes de narrations véhiculées par la télévision ? Sommes-nous entrés dans l'ère du théâtre “post-dramatique” au sein duquel l'importance du texte laisse place à celle des dispositifs scéniques et de la transdisciplinarité ? Hans-Thies Lehmann le pense et le théorise. D'Alfred Jarry à Pina Bausch, de Frank Castorf à Jan Lauwers, un nouveau continent esthétique a émergé, explique-t-il. Et la scène s'est depuis radicalement transformée “dans la lumière équivoque de la civilisation des médias”. Cette nouvelle esthétique fondée sur un dialogue entre tous les arts induit-elle de nouvelles responsabilités envers le public ? En philosophe, Marie-José Mondzain se demande comment se distribuent les pouvoirs et l'égalité entre acteurs, spectateurs et metteurs en scène. Et quels sont les dispositifs de représentation qui favorisent au mieux les subjectivités démocratiques. Les esthétiques diffèrent souvent et divergent parfois. Mais un même souci, une même attention à la manière de représenter les corps sans en faire le commerce, de ne pas reproduire la gestuelle standardisée, sont-ils partagés par les artistes de la programmation du Festival d'Avignon ?