Le Dernier Caravansérail (Odyssées) existe déjà. C'est un spectacle de théâtre, créé en 2003 par le Théâtre du Soleil. C'est une série d'histoires, de miettes de destins, de parcelles de vie d'hommes et de femmes. Ceux que l'on nomme réfugiés, clandestins, migrants, et qui, entre eux, s'appellent plus noblement les voyageurs. C'est un océan d'odyssées écaillées par le temps, héroïques ou banales, toujours dramatiques.
Le Dernier Caravansérail (Odyssées) voudrait être maintenant un film, un vrai film. De cinéma. Il ne s'agit donc pas de réaliser une simple captation, mais de se mettre en état de vivre une nouvelle aventure artistique et, grâce au cinéma, d'approfondir encore davantage le matériau originel qui est quasi inépuisable. De donner aussi au théâtre les possibilités de renforcer la puissance de son témoignage et d'en conjurer l'éphémère. Et surtout, de tenir la promesse faite à ceux dont nous racontons les histoires : leur rendre la parole. Laisser une trace de ceux qui n'en laissent pas, dont on n'écoute ni les cris ni les murmures. Ceux qu'on a fait taire, toujours.
Ce matériau donc, dont fut modelé Le Dernier Caravansérail, est un mélange de souvenirs, de récits, écoutés, entendus, et recueillis au cours d'une enquête, d'une quête, menée auprès de voyageurs afghans, kurdes ou iraniens, rencontrés lors de leurs escales européennes, indonésiennes, néo-zélandaises (Sangatte, Douvres, Lombock) ou dans leurs prisons australiennes (Villawood).
La discipline du mouvement des tréteaux montés sur roues, l'exigence du cadre étroit qu'ils induisent et la multiplicité des plans qu'ils permettent, la narration libérée de son exigence chronologique, la multitude des langues utilisées et les possibilités infinies des personnages aux destins qui se croisent, sont d'autant d'outils que le théâtre a empruntés, a dérobés au cinéma (à tous les cinémas, fiction ou documentaire), outils qu'il a fourbis de toute sa puissance poétique et qu'il se doit maintenant de rendre au cinéma.
Extraits de notes préparatoires au tournage
Distribution
D'après le spectacle créé à la cartoucherie en 2003 en coproduction avec la ruhrtriennale :
La Musique : Jean-Jacques Lemêtre
La Lumière : Bernard Zitzermann
Le Montage : Catherine Vilpoux
Les Caméras : Jean-Paul Meurisse et Éric Darmon, Bernard Zitzermann
Le Son : Philippe Engel et Laurent Gabiot, Cédric Delloche
Les Décors : Serge Nicolaï, Duccio Bellugi-Vannucini et Jeremy James
Les Costumes : Marie-Hélène Bouvet, Nathalie Thomas et Annie Tran
Réalisation : Ariane Mnouchkine
Avec le Théâtre du Soleil : Shaghayegh Beheshti, Duccio Bellugi-Vannuccini, Sébastien Brottet-Michel, Sergio Canto, Adolfo Canto-Sabido, Virginie Colemyn, Olivia Corsini, Delphine Cottu, Marie-Louise Crawley, Eve Doe-Bruce, Emmanuel Dorand, Maurice Durozier, Sarkaw Gorany, Astrid Grant, Emilie Gruat, Pascal Guarise, Azizulah Hamrah, Dominique Jambert, Jeremy James, Kaveh Kishipour, Mansour Kohi, Marjolaine Larranaga y Ausin, Elena Loukiantchikova-Sel, Vincent Mangado, Jean-Charles Maricot, Judith Marvan-Enriquez, Stéphanie Masson, Fabianna Mello E Souza, Alexandre Michel, Seietsu Onochi, Serge Nicolaï, Pauline Poignant, Matthieu Rauchvarger, Francis Ressort, Edson Rodrigues, David Santonja-Ruiz, Andreas Simma, Igor Skreblin, Koumarane Valavane
Et les enfants : Alba Gaïa Kraghede-Bellugi, Galatea Kraghede-Bellugi, Sarah Gougam, Miguel Nogueira de Gama, Dionisio Mangado
Production
Projection organisée avec le concours d'Arte :
Coproduction : Théâtre du Soleil, Bel Air Média, Arte
Avec le soutien du : Centre national de la Cinématographie
Diffusion sur Arte à l'automne 2006 :