C'est au Mali où il a installé un atelier depuis une dizaine d'années que Miquel Barceló s'est initié à la céramique en 1995 ; depuis, il a réalisé plusieurs centaines de pièces. Une tempête de sable l'empêchant de peindre serait à l'origine de son entrée en céramique.
L'apport de Miquel Barceló à l'art de la céramique ne relève pas du simple décor peint ; de ces magmas de terre triturés, déformés, malmenés surgissent des formes et des décors toujours en phase avec les thèmes fondateurs de son oeuvre picturale.
Les formes archétypales issues du savoir-faire du tourneur subissent des traitements qui frôlent la destruction, risquent le retour au chaos et laissent émerger une présence, fruit de la terre. De ses céramiques, le peintre dit qu'elles sont une forme « d'excroissance de sa peinture ».
Cette approche de Barceló s'inscrit ainsi dans la lignée des peintres modernes qui, depuis Gauguin, et plus proche de lui, Miró et Picasso, se sont intéressés à la céramique, ouvrant ainsi leur création à la troisième dimension et associant leurs recherches aux mythologies ancestrales des arts du feu.
Par ailleurs, deux salles de la Collection Lambert seront consacrées à Miquel Barceló. L'une dans l'exposition Le Paradoxe du comédien, les figures de l'acteur présente des masques en terre cuite accompagnés par des oeuvres sur papier dédiées au théâtre réalisées par Pablo Picasso, l'autre présente des peintures de très grand format de l'artiste majorquin.
Production
réalisation : Festival d'Avignon
avec le soutien: de la Délégation aux Arts plastiques du ministère de la Culture et de la Communication
