En France, quel acteur autre que Marcial Di Fonzo Bo pouvait se couler aussi étroitement dans les mots de Rodrigo García. Entre l'acteur franco-argentin et le metteur en scène hispano-argentin, c'est déjà l'histoire d'une fraternité préalable et d'une entente acquise. Le récit d'un même retour à la langue mère. Ainsi, les mots de l'un avaient forcément rendez-vous avec le corps de l'autre. L'alchimie est affaire d'énergie et d'osmose. Avec ce soliloque en forme de crachat de lave, Je crois que vous m'avez mal compris, le miracle a lieu. D'un côté, Marcial Di Fonzo Bo, son physique trapu, compact et offensif, sa façon bien à lui d'articuler les phrases comme s'il pétrissait une pâte à pain, sa rudesse élégante jamais prise en défaut de syntaxe et de prononciation. Assurément, l'un des acteurs les plus puissants de sa génération. De l'autre, l'auteur radical et politiquement incorrect, Rodrigo García. Irrespectueux, outrancier, irrévérencieux, il fonce tous azimuts dans le gras de la société. Vrai libertaire, il œuvre pour l'épanouissement individuel, bute contre les conventions, piétine les valeurs bourgeoises et incendie le culte de l'argent. Ils étaient faits pour se rencontrer. L'urgence de l'un et la présence de l'autre. Tous deux solidaires pour frôler l'extrême, atteindre les limites, faire du théâtre un brûlot, un danger, un cratère, rendre à la scène, enfin, sa folie et sa grandeur.
Distribution
traduction Christilla Vasserot
mise en scène Rodrigo García
avec : Marcial di Fonzo Bo, Boris Didym
lumières : Carlos Marquerie
Production
Production :Maison européenne des écritures contemporaines Production déléguée :Théâtre des Lucioles-Rennes
Chargée de production : Coralie Bathélemy
En collaboration avec : La Carnicería Teatro
Avec le soutien :du TNT Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, du Festival d'Avignon et du Théâtre national de Chaillot
Texte publié :aux éditions les Solitaires intempestifs