Un sanglier que le père dépèce dans une nuit algérienne et estivale sous l'éclairage jaune des phares d'une voiture, et sous le regard atterré du fils. Couleur rouge-sang, chairs déchirées, cruauté de l'homme en travail, c'est la mémoire de Moi-même, personnage et narrateur qui surgit de la pièce d'Olivier Py, l'enfant choyé du théâtre. Il faudra au héros faire le deuil des attaches parentales, s'affirmer loin des souvenirs, même si la souffrance l'assaille dans ce plaisir équivoque de la douleur ressentie, thème constant chez le jeune garçon qui s'est reconnu dans les victimes de la terre. Théâtres d'Olivier Py est certes issu d'un canevas autobiographique. Peu importe. C'est l'art de la scène qui a conduit Michel Raskine, amoureux des écritures contemporaines, à monter ce texte qu'il avait lui-même sollicité auprès de son auteur. Il ne suffit pas de déchirer les photos de famille, il faut aussi se trouver un destin, loin de soi et près des autres, ceux-là que les guerres offensent. Le metteur en scène Michel Raskine sait mettre en lumière les soubresauts et les ratés de l'existence.
Distribution
mise en scène Michel Raskine
Avec la collaboration de : Mélanie Bestel, Thierry Gouin, Martial Jacquemet, Josy Lopez, Franck Morel, Gwenaël Morin
Avec : Philippe Demarle (Moi-Même), Yves Ferry (Mon Père), Marief Guittier (Ma Mère) et Jean-Louis Delorme (le corps du Bouc), Gwenaël Morin (le corps de Mon Bourreau)
Production
Production : Théâtre du Point du Jour (Lyon), Théâtre de la Ville (Paris)
Création le 3 juin 1998 : au Théâtre du Point du Jour (direction André Guittier, Michel Raskine)
Le texte de la pièce est publié : aux Editions Les Solitaires Intempestifs