Durant la Seconde Guerre mondiale, Maria et Hermann se marient dans une mairie fraîchement bombardée. Le lendemain, Hermann doit retourner au front. La guerre finie, Maria qui attend son retour reçoit la nouvelle de sa mort. Parallèlement à sa découverte des règles du marché noir, Maria Braun apprend celles du commerce amoureux. Serveuse dans un bar, elle entame une liaison avec Bill, un G.I. noir. Un soir qu'ils rentrent ensemble, Hermann les attend. Dans la confusion qui s'ensuit, Maria frappe Bill qui en meurt. Endossant le crime, Hermann se laisse mener en prison. Après les grandes figures féminines des pièces d'Henrik Ibsen, Thomas Ostermeier trouve dans la Maria Braun de Fassbinder une autre victime des règles sociales et économiques. Cette fois, le cadre est l'Allemagne d'après-guerre, en pleine transition vers la République fédérale. S'attachant au scénario plus qu'à une reconstitution du film, Thomas Ostermeier met l'accent sur la chute de l'idéal de Maria Braun face à des egos souvent proportionnels aux portefeuilles. Il souligne cette opposition par une distribution contrastée : entourée d'hommes, Maria Braun est isolée dans sa féminité et ses aspirations à un monde meilleur. De la même façon que Fassbinder, Ostermeier décale l'histoire de cette jeune femme naïve devenant une marchande endurcie et enrichie : loin du conte moral sur un type de femme, il s'agit du portrait d'une personnalité hors norme, pourtant fatalement déterminée par ce qui l'entoure.
"Le Mariage de Maria Braun", extraits
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