Réunissant en un spectacle deux courtes pièces de Michel de Ghelderode, Josse De Pauw s'engage dans une réflexion pleine d'humour, pleine « d'absurdisme » belge, sur la mort qui s'annonce dans Le Cavalier bizarre, ou sur la mort qui a déjà fait son oeuvre dans Les Femmes au tombeau. En passant d'une salle d'hospice, où six vieux attendent qu'un guetteur leur dise ce qu'il voit, à la maison de Marie, mère du Christ, où sont réunies, le lendemain de la crucifixion, les femmes qui ont accompagné Jésus, Josse De Pauw veut faire entendre l'écriture de Michel de Ghelderode avec laquelle il entretient un lien très fort. En association avec le musicien-compositeur Jan Kuijken, ils poursuivent l'aventure du théâtre musical qui tresse les mots et les notes. Une musique qui doit offrir « une expérience quasiment physique au public ». Musique symphonique enregistrée pour accompagner les vieillards attendant la visite de la mort, musique pour choeur de femmes dans la maison de Marie, mais toujours en complicité, en écoute, en association avec la langue de l'auteur. Il y a de la farce, du burlesque et du grotesque dans cette écriture intimement liée à la culture flamande, de la tragédie aussi lorsque les personnages nous tendent un miroir, reflet de nos inquiétudes face au vieillissement et de notre relative indifférence aux drames qui nous entourent.
"Huis", extraits
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