Texte de Svetlana Alexievitch, extraits de son discours prononcé le 7 décembre 2015 à l’occasion de sa réception du prix Nobel de littérature,
À propos d’une bataille perdue (Traduction Sophie Benech) et de Les Cercueils de zinc (Traduction Wladimir Berelowitch et Bernadette Du Crest), La Guerre n’a pas un visage de femme (Traduction Galia Ackerman et Paul Lequesne), Derniers témoins (Traduction Anne Codefy-Faucard), La Fin de l’homme rouge (Traduction Sophie Benech) et La Supplication (Traduction Galia Ackerman et Pierre Lorrain), publiés chez Actes Sud.
"J’ai trois foyers : ma terre biélorusse, la patrie de mon père où j’ai vécu toute ma vie, l’Ukraine, la patrie de ma mère où je suis née, et la grande culture russe, sans laquelle je ne peux m’imaginer. Tous les trois sont chers à mon cœur.
Mais de nos jours, il est difficile de parler d’amour. "
(Extrait du discours de réception du prix Nobel de Svetlana Alexievitch, traduction Sophie Benech)
« Des textes, des textes. Partout : des textes. Dans des appartements et des maisons en bois, dans la rue, dans des cafés… Moi j’écoute… Je me métamorphose de plus en plus en une seule grande oreille sans relâche tournée vers l’autre. Je “lis” les voix… Depuis son premier livre où elle partait à la rencontre des femmes engagées dans la seconde guerre mondiale, Svetlana Alexievitch s’est faite l’étonnante portraitiste du grand petit homme soviétique, au moment même où son empire se défait, se démembre. Enregistrant des voix qui souvent échappaient à la littérature, elle en redessine les contours, mouvants et contradictoires. Et nos tragédies politiques et cosmiques s’incarnent à l’échelle de l’âme quotidienne, littéralement bouleversante. » - Marion Stoufflet
Svetlana Alexievitch est née le 31 mai 1948. Diplômée de la faculté de journalisme de Minsk, elle a commencé sa carrière dans un journal rural. En 1985, son premier livre, La Guerre n’a pas un visage de femme, recueil de témoignages d’anciennes combattantes de la Seconde Guerre mondiale, provoque une énorme polémique. L’ouvrage est jugé "antipatriotique, naturaliste, dégradant" et relevant de la haute trahison. Soutenu par Mikhaïl Gorbatchev, il se vend néanmoins à plusieurs millions d’exemplaires. Toujours en 1985, paraît Derniers témoins, la guerre vue par des femmes et des hommes qui, à l’époque, étaient des enfants. Les Cercueils de zinc (1990), recueil de témoignages de soldats soviétiques envoyés se battre en Afghanistan, est un nouveau scandale suivi d’un procès. Ensorcelés par la mort (1993), sur les suicides qui ont suivi la chute de l’URSS est publié avant La Supplication. Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse (1997), interdit aujourd’hui encore au Bélarus. La Fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement (2013), sur la fin de l’URSS et ce qui a suivi, est récompensé du prix Médicis essai 2013 et, en 2015, Svetlana Alexievitch reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre. Participante active de la révolution bélarusse de 2020, survenue après la dernière élection présidentielle frauduleuse dont Alexandre Loukachenko est sorti vainqueur, menacée d’arrestation, elle a été obligée de s’exiler à Berlin où elle réside actuellement.
Editions Actes Sud
Distribution
Avec Noémie Lvovsky et les élèves comédiens du groupe 47 (2ème année) de l’École du Théâtre national de Strasbourg
Montage des textes et dramaturgie Marion Stoufflet
Musique Mathias Delplanque
Réalisation Christophe Hocké
Assistanat à la réalisation Sophie Pierre
Remerciements à Michel Parfenov