Qui sont les barbares auxquels Hofesh Shechter fait référence dans le titre de sa trilogie ? Des êtres privés de langage, de culture ou bien des jeunes gens immatures que l'on aimerait former ? Le chorégraphe londonien aime les allusions, les invitations à réfléchir, moins les explications. On pressent cependant une mise en jeu des instincts, un voyage à la frontière entre la bête et l'humain. Dans le premier volet du triptyque, the barbarians in love, six danseurs sont pris au piège d'une salle de classe où leur sont assénées des leçons sur l'ordre, le bien et le mal. Une partition de Couperin est parasitée par un bourdonnement électrique continu. Les danseurs alternent, jusqu'à la schizophrénie, postures académiques et mouvements tribaux. La tension ne cesse de s'intensifier entre élévation classique, quête de perfection baroque et physicalité du poids et du sol chère au langage chorégraphique d'Hofesh Shechter. Au fil des trois pièces, on s'immerge dans des éléments aussi différents qu'enveloppants. Brouillard, engagement des corps, attaque du plateau, puissance des rythmes et musique électronique lors du second volet offrent une expérience sensible qui, en contrepoint du titre barbarians, glisse progressivement vers un duo final plus intérieur, plus contemplatif. Un endroit où Hofesh Shechter s'était, jusqu'alors, rarement aventuré.
Distribution
Première partie : the barbarians in love Chorégraphie et musique Hofesh Shechter Collaboration lumière Lawrie McLennan / Voix Victoria avec Natascha McElhone Musique additionnelle François Couperin : Les Concerts royaux, 1722, Jordi Savall & Le Concert des Nations (2004)
Deuxième partie : tHE bAD Chorégraphie et musique Hofesh Shechter créées avec les danseurs Maëva Berthelot, Sam Coren, Erion Kruja, Philip Hulford et Kim Kohlmann Collaboration lumière Lawrie McLennan Réalisation des costumes Amanda Barrow Musique additionnelle Mystikal, Pussy Crook tiré de l'album Tarantula (2001) et Hespèrion XX, Jordi Savall, Paavin of Albarti (Alberti) tiré de l'album Elizabeth Consort Music 1558-1603 (1998)
Troisième partie : Two completely different angles of the same fucking thing Chorégraphie Hofesh Shechter Créée avec les danseurs Bruno Guillore, Winifred Burnet-Smith et Hannah Shepherd Collaboration lumière Lawrie McLennan Musique additionnelle Abdullar Ibrahim, Maraba Blue tiré de l'album Cape Town Flowers (1997), Hespèrion XX, Jordi Savall, In Nomine V a 5 (White) tiré de l'album Elizabeth Consort Music 1558-1603 (1998) et Bredren & MC Swift, Control tiré de l'album Control (2014)
Production
Production Hofesh Shechter Company Coproduction Festival d'Avignon, Sadler's Wells London, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre de la Ville-Paris, Berliner Festspiele - Foreign Affairs, Maison de la Danse-Lyon, HOME Manchester, Festspielhaus St. Pölten, Hessisches Staatsballett - Staaststheater Darmstadt-Wiesbaden Le Festival d'Avignon reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour les représentations de barbarians.