En juillet 1845, Henry David Thoreau construit une cabane près de l'étang de Walden, à quelques miles de Concord, petite ville du Massachusetts où réside sa famille. Pendant deux ans, deux mois et deux jours, l'écrivain américain va se retirer dans ce lieu, y vivre en quasi autarcie, évoluant au contact quotidien de la nature qu'il étudie avec minutie. Neuf ans plus tard, redevenu « hôte de la vie civilisée », il publie, sous le titre Walden ou la vie dans les bois, le récit de son expérience. Un livre dans lequel il compile ses pensées, ses observations et ses spéculations, à la croisée du roman, du journal intime, de l'essai philosophique et de la revue botaniste. C'est de ce matériau inclassable que Jean-François Peyret a voulu faire la charpente de son nouveau spectacle, quittant les lieux de l'expérimentation scientifique pour rejoindre les espaces naturels chers à Thoreau. Mais si le metteur en scène s'aventure sur les chemins de Walden, ce n'est pas pour se faire le chantre d'une politique écologiste, mais bien pour faire du théâtre et continuer de réfléchir à ce qui l'intéresse le plus, à savoir les liens qu'entretiennent le vivant et l'artificiel. En confiant à ses comédiens certains passages de ce texte-fleuve, il fait entendre d'abord la langue d'un grand écrivain, tout en transformant la cabane d'origine en « une machine à écrire » qui produit elle aussi du texte. Un dialogue s'instaure alors entre l'homme et la machine qui génère des « bugs poétiques », dégradant ou augmentant la langue grâce à des procédés numériques, visuels et sonores. Comme toujours, l'humour grinçant de Jean-François Peyret donne à ce théâtre technologique une stupéfiante force vitale qui rejoint celle d'Henry David Thoreau, contestataire appelant à la désobéissance civile, critique virulent d'un monde aliénant. Et si ce théâtre faisant usage de machines était justement le lieu de la désaliénation ? JFP
Walden est sans doute l'œuvre majeure de Henry David Thoreau (1817-1862) connu aussi pour ses travaux d'essayiste, de philosophe, de naturaliste et de poète regroupés dans plus de vingt volumes. Publiée en 1854, cette œuvre est une sorte de journal autobiographique racontant une expérience de contact direct avec la nature. Elle a fait de son auteur un précurseur de la lutte écologique. Anti-esclavagiste convaincu, favorable à l'idée d'une résistance individuelle face à un gouvernement autoritaire, concept développé dans son livre La Désobéissance civile (1849), Henry David Thoreau a été l'inspirateur des mouvements de non-violence menés par le Mahatma Gandhi ou par le pasteur Martin Luther King.
Distribution
mise en scène Jean-François Peyret musique Alexandros Markeas dramaturgie Julie Valero dispositif électro-acoustique et informatique Thierry Coduys vidéo Pierre Nouvel monde virtuel Agnès de Cayeux
avec Clara Chabalier, Jos Houben, Victor Lenoble, Lyn Thibault et le musicien Alexandros Markeas (piano)
Production
production cie tf2 – Jean-François Peyret coproduction La Colline-théâtre national (Paris) avec le soutien du Festival d'Avignon, de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, de l'Experimental Media and Performic Arts Center (Troy, États-Unis), du Centre national du Théâtre, du Fresnoy Studio national des Arts contemporains (Tourcoing), du Centre des Écritures contemporaines et numériques (Mons), du Dicréam, de la Mairie de Paris, de l'Institut Numédiart de l'Umons (Mons), d'Acapela (Belgique), du Laboratoire d'Informatique pour la Mécanique et les Sciences de l'Ingénieur au CNRS, de l'Arcadi, de la Spedidam et de la SACD
Merci de vous rendre sur le lieu 45 minutes avant le début de la représentation. Attention les places de stationnement et l’arrêt de bus le plus proche se situent à 10 minutes à pied. Nous vous conseillons de prendre de l’avance, nous n’acceptons pas les retardataires une fois que la représentation a débuté.