Par les villages

texte de Peter Handke

  • Théâtre
  • Spectacle
Archive 2013

Stanislas Nordey

Lyon / Création 2013

"Par les villages" est publié aux éditions Gallimard dans la traduction de Georges-Arthur Goldschmidt "Par les villages" fait l'objet d'une "Pièce (dé)montée", dossier pédagogique réalisé par le CRDP d'Aix-Marseille, en ligne sur ce site et celui du CRDP.

Par les villages © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Que jouer dans la Cour d'honneur lorsqu'on y est invité ? «Un grand poème dramatique », répond sans hésitation Stanislas Nordey en y proposant une nouvelle mise en scène de Par les villages, pièce qu'il considère parmi les plus essentielles du XXe siècle européen. Désireux de faire entendre, dans l'enceinte du Palais des papes comme partout ailleurs, le théâtre qu'il défend depuis toujours, c'est-à-dire un théâtre de la parole tel que le définit Pasolini, il a choisi l'oeuvre de Peter Handke, qui s'est imposée à lui comme « une vague emportant tout sur son passage, charriant aussi bien le monde, la famille, que l'espoir en l'art ». À partir des retrouvailles entre deux frères et une soeur à l'occasion de l'héritage d'une maison familiale, l'auteur autrichien dessine en effet une autre histoire. Celle d'un retour au pays natal, celle d'un passé qui, en resurgissant, révèle l'écart qui s'est creusé entre deux mondes : le monde rural des travailleurs, de ceux qui sont restés dans la demeure des parents, celui de Hans et de Sophie, opposé au monde urbain, à l'ailleurs où est parti vivre leur aîné, Gregor. Le monde des ouvriers face au monde des intellectuels. Pièce en partie autobiographique et revendiquée comme telle par l'auteur qui, en préface, précise aux acteurs : « C'est moi qui suis là », Par les villages déborde très largement le propos personnel pour embrasser les maux et la confusion de notre société et rappeler, en ces temps tourmentés, la nécessité impérieuse de l'art. Ici, les ouvriers parlent comme des poètes et la réalité est transcendée par la puissance de la parole, qui règne en maîtresse absolue sur le plateau. Metteur en scène mais aussi acteur, Stanislas Nordey se glissera lui-même dans la peau d'un des personnages centraux de la pièce, Hans, l'ouvrier. Il portera sa parole comme « une ode aux humiliés et aux offensés » qu'il lui importe plus que jamais de faire résonner. Pour l'accompagner dans cette aventure artistique, il a sollicité des acteurs qui composent avec lui une famille, celle qu'il a constituée au fil de ses projets : sa mère, Véronique Nordey, son frère de théâtre, Laurent Sauvage, et des fidèles compagnons de route, Emmanuelle Béart, Moanda Daddy Kamono, Raoul Fernandez et Richard Sammut, ainsi que deux nouvelles venues dans son univers, Jeanne Balibar et Annie Mercier. Solistes solidaires, ils feront un théâtre qui refuse ce que le philosophe Gilles Deleuze appelait « le terrorisme du signifié » pour faire entendre, au plus près de la parole de Peter Handke, le chant d'espoir d'un auteur qui affirme avec éloquence la force de la poésie et, par là même, celle du théâtre. JFP


« Le théâtre tel qu'il existait était pour moi un reliquat d'un temps passé. Même Beckett et Brecht n'avaient rien à voir avec moi », écrit Peter Handke en réponse à la question : «Pourquoi écrire du théâtre ?» Ce vieux théâtre qui provoque chez lui «une aversion joyeuse» doit donc laisser place à un théâtre en adéquation avec son époque. L'auteur autrichien publie en 1966 sa première pièce au titre provocateur, Outrage au public, un Sprechstück, une «pièce parlée», qui fait toute confiance aux mots et refuse d'imposer des images. Il écrit régulièrement pour la scène dans les années suivantes, puis revient aux romans (L'Angoisse du gardien du but au moment du penalty, Le Malheur indifférent, La Femme gauchère, Le Recommen­cement, Mon année dans la baie de Personne), aux essais et aux scénarios de films, notamment avec Les Ailes du désir de Wim Wenders. Par les villages est un «poème dramatique» en partie autobiographique, monté pour la première fois en France par Claude Régy en 1982. Ce texte conclut une suite littéraire commencée avec Lent Retour, La Leçon de la Sainte-Victoire et Histoire d'enfant. Les deux derniers ouvrages de Peter Handke publiés en France, Les Beaux Jours d'Aranjuez et Toujours la tempête, ont été respectivement portés à la scène par Luc Bondy et Dimiter Gottscheff.

Distribution

mise en scène Stanislas Nordey
collaboration artistique Claire ingrid Cottanceau
scénographie Emmanuel Clolus
lumière Stéphanie Daniel
musique Olivier Mellano
son Michel Zürcher
assistanat à la mise en scène Anthony Thibault, Yassine Harrada

avec Jeanne Balibar, Emmanuelle Béart, Raoul Fernandez, Moanda Daddy Kamono, Olivier Mellano, Annie Mercier, Stanislas Nordey, Véronique Nordey, Richard Sammut, Laurent Sauvage

Production

production Festival d'Avignon - MC2: Grenoble
coproduction Compagnie Stanislas Nordey, La Colline-théâtre national (Paris), Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, Centre dramatique national Orléans/Loiret/Centre, MCB° Bourges, La Filature Scène nationale Mulhouse, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Scène nationale, Le Parvis-Scène nationale Tarbes-Pyrénées
avec le soutien de la Région Rhône-Alpes
Par son soutien, l'Adami aide le Festival d'Avignon à s'engager sur des coproductions.

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Photos

Audiovisuel

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