Le vent souffle dans la Cour d'honneur saisit l'esprit d'Avignon aujourd'hui : ce que le Festival remet en jeu, chaque année, autour du lien qui unit le public et la création contemporaine, le théâtre et les autres arts, le spectacle vivant et ses implications politiques. À Avignon, on ressent peut-être plus qu'ailleurs cette impression qu'un spectacle peut vous rendre meilleur, plus apte à comprendre et à critiquer le monde. L'Histoire est là, présence palimpseste qui fait ressurgir aujourd'hui ces deux moments décisifs qu'ont été 1947, la naissance du Festival fondé par Jean Vilar, et 1967, la transformation du Festival en une ville-théâtre avec des artistes comme Maurice Béjart ou Jean-Luc Godard. Mais ce que l'on voit à l'écran, dans l'oeuvre de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval, s'apparente davantage à un cinéma de création, qui capte l'essence du Festival aujourd'hui dans le travail du plateau et dans les paroles qui en naissent, chez les artistes, les acteurs, les intellectuels, le public. Le film traverse une série de cercles. Le premier, méconnu du public, relie certaines villes comme Londres avec Simon McBurney, Berlin avec Thomas Ostermeier, Cesena avec Romeo Castellucci et même Brazzaville avec Dieudonné Niangouna, où les artistes invités conçoivent, préparent, répètent au fil des mois. Ces matériaux convergeront tous en juillet vers le deuxième cercle, à savoir la ville d'Avignon. Un forum et une cité du théâtre, où ils s'incarneront enfin dans le troisième cercle – le plus mystérieux, le plus exposé – celui des scènes où se jouent les spectacles, le coeur battant de la ville-théâtre. Au même moment naît à Avignon la FabricA, une fabrique théâtrale qui permettra de répéter, tout au long de l'année, les spectacles en création pour le Festival, à commencer par ceux de la Cour d'honneur. Les images du film renvoient d'un regard à l'autre, d'une expérience à l'autre, d'un cercle à l'autre, et construisent ainsi le film, par croisements continuels. ADB
Distribution
un film de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval
réalisation Nicolas Klotz
écriture Antoine de Baecque, Nicolas Klotz, Élisabeth Perceval
Production
production La Compagnie des Indes
coproduction ARTE, France Télévisions et Festival d'Avignon