La Danseuse malade

d'après Tatsumi Hijikata

  • Théâtre
  • Danse
  • Spectacle
Archive 2010

Boris Charmatz

Rennes

La Danseuse malade © DR

Présentation

Sur le plateau, le camion tourne sur lui-même, à la folie. Jeanne Balibar, pâle, mal en point, conduit la machine, ou plutôt la subit. Elle dit un texte cru et mélancolique, pendant que Boris Charmatz, accroché à la carcasse en mouvement, tente de monter à bord. Entre chorégraphie étrange, performance aux limites, lecture exégétique, installation d'art mécanique, La Danseuse malade propose sur scène une expérience sans précédent. Jeanne Balibar la comédienne, Boris Charmatz le danseur : chacun va loin, le plus loin possible, jusqu'à l'extrêmité de cette maladie dont ils ont fait le sujet de leur pièce commune. Tout est détraqué, grippé, empêché. La voix hésite entre cri, grognement, anônement, récitatif, comme une matière à expulser. La lumière est d'une crudité redoutable, blanche ou noire, halo où il semble impossible de cacher quoi que ce soit. La machine acquiert peu à peu une puissance et une rigidité effrayantes, passe de l'état de marche à l'état de démence. Les corps sont coincés dans ce mécanisme infernal. Chaque geste va vers le pire et constitue un bout du chemin vers la mort. Les mouvements sont effectués en boucle, au bord d'un gouffre, dont la menace pèse en permanence sur les deux acteurs et permet d'explorer plus avant le territoire des peines. Jeanne Balibar et Boris Charmatz sont partis vers ces tréfonds de la matière en compagnie des écrits de Tatsumi Hijikata, fondateur du butô, cette danse des ténèbres née dans le Japon de l'après-guerre en réaction aux formes héritées du passé. Il s'agit ici d'en véhiculer l'esprit, en s'appuyant notamment sur le texte Matériau du dedans, qui présente le corps comme épave de l'époque et la danse comme expérience radicale de la maladie. Aller au bout de ce désespoir : voilà ce que propose La Danseuse malade. Une épreuve forte et troublante, la traversée d'un sombre tumulte, au travers d'un geste artistique impossible d'une sincérité absolue. ADB

Distribution

chorégraphie Boris Charmatz
textes Tatsumi Hijikata
traduction Patrick De Vos
lumière Yves Godin
son Olivier Renouf
performance au casque conçue et transmise
par Gwendoline Robin
conception décor Alexandre Diaz, Dominique Bernard

avec Jeanne Balibar, Boris Charmatz

Production

production Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne
coproduction Théâtre de la Ville-Paris, Festival d'Automne à Paris, Centre national de danse contemporaine Angers, Nouveau Théâtre d'Angers Centre dramatique national des Pays de Loire dans le cadre d'une résidence danse-théâtre, La Ménagerie de Verre-Paris dans le cadre d'un accueil studio, deSingel (Anvers)
avec l'aimable autorisation du Buto Sôzô Shigen (Tokyo)
avec le soutien de l'ADC (Genève), de la Dampfzentrale (Berne), de la Gessnerallee (Zurich), du Tanzquartier (Vienne) et de CulturesFrance

Infos pratiques

En savoir plus