Christian Rizzo travaille avec la complicité d'autres artistes et performers, notamment Cathy Olive, conceptrice lumière, et Gerome Nox pour la musique. De ce délicat travail de composition, il extrait une poétique visuelle, charnelle, essentiellement fondée sur le mystère. Après avoir créé un groupe de rock et une marque de vêtements, Christian Rizzo s'est dirigé vers les arts plastiques et a découvert la danse. Arpenteur de la scène chorégraphique contemporaine, interprète pour de nombreux chorégraphes, il a développé une démarche artistique aux multiples facettes qui aboutit à la création d'architectures portables, de costumes-espaces et d'autres projets. Installations, 100% polyester, performances, Autant vouloir le bleu du ciel, et pièces dont Ni fleurs ni Ford Mustang avec le Ballet de l'opéra de Lyon. Un processus de découpage des gestes qui, du travestissement à la métamorphose, le mène à la mise en scène de spectacles aux effets hypnotiques. Le chorégraphe en traite tous les éléments sans hiérarchie. Il aime mixer les choses, la musique comme le vêtement, l'histoire des représentations du corps à celle du costume. Cette démarche s'appuie sur un certain art de la modification, qu'il définit comme : “une attitude, aptitude, ou activité à même de changer des schémas de corps.” Au Festival d'Avignon, Christian Rizzo a déjà présenté Skull*Cult dans le cadre du Vif du sujet en 2002 et a participé à la Vingt-cinquième heure en 2004.
Chez Christian Rizzo, tout commence par un titre, long de préférence. Il est l'écrin de ses fastueux et fascinants spectacles. La phrase de Lewis Caroll choisie pour cette nouvelle création contient les éléments fondamentaux – espace, temps, mouvement, regard – qui intéressent l'artiste, chorégraphe et plasticien. Puis il y a la scénographie. Sur scène, une couleur domine, le blanc, et des volumes, monolithes que les danseurs déplacent, créant différents lieux singuliers, éclatés, ou communs. Alors l'ensemble peut enfin entrer en résonance. Cette mise en tension de l'espace à partir des corps, de l'enjeu de la chair, cristallise de fulgurantes visions. Avec des questions telles que : comment être ensemble, s'accompagner dans la chute, changer de point de vue, faire résonner l'espace entre les choses, le créateur fait rocker les images entre théâtre et danse. Entre voix et chuchotements, tout commence par une énonciation de noms et de choses et finit en métaphore. Sculpteur d'espace, Christian Rizzo fait de chaque création une expérience sensorielle qui naît des gestes et des postures des interprètes, d'une certaine façon d'habiter costumes et vêtements, de manipuler des objets, de hanter la scène. Orchestrées selon de mystérieux rituels, voluptueusement serties d'images au sens mouvant, de fragments dansés, ses pièces tiennent du rébus, du signe ou de la trace. Un jeu sans fin entre apparaître et disparaître. À la fois baroque et minimal, ce théâtre des métamorphoses aime la fête, les mondes de la nuit, les masques et les fantômes. Il est une invite au regard, un luxueux moment d'abandon au temps.
Distribution
Une proposition de : Christian Rizzo
chorégraphie Christian Rizzo
Action / construction : Didier Ambact, Hélène Iratchet, Wouter Krokaert, Eric Martin, Gerome Nox, Christian Rizzo, Tamar Shelef, Maria Donata d'Urso, David Wampach
Création musicale : Gerome Nox + Didier Ambact
Installation lumières : Caty Olive
Scénographie, costumes et objets : Christian Rizzo
Production
En compagnie : de l'Adami
Production : l'association fragile
En coproduction avec : le Théâtre de la Ville-Paris, le Centre national de la danse, Le Quartz - Scène nationale de Brest, le Festival Perspectives de Saarbrucken (Allemagne) et le Centre national de Danse contemporaine d'Angers
Spectacle dans le cadre : du programme Initiatives d'artistes en Danse contemporaines de la Fondation de France, Festival de Danse de Cannes, Opéra National de Lyon, Biennale d'Art Contemporain de Lyon
Avec le soutien : du Festival d'Avignon, du CDC - Centre de Développement chorégraphique de Toulouse-Midi-Pyrénées et de la Chaufferie- DCA