Christian Rizzo
Depuis la création du Bénéfice du doute en 2012, Christian Rizzo tient ses habitudes à distance : les objets qu'il disséminait sur le plateau sont plus discrets, voire absents, les corps, quant à eux, sont progressivement plus exposés, en même temps que la danse et le mouvement s'imposent plus largement. Les motifs de la chute, de la gravité, de la fragilité font le lien entre ses premières créations, où la scénographie posait un cadre très fort, et ses pièces plus récentes, où les corps, leurs trajectoires et leurs ombres tracent une géométrie toujours très sensible. Plasticien, styliste, musicien, chorégraphe : Christian Rizzo est avant tout un artisan de la scène, qui expérimente et découvre son oeuvre en la fabriquant, en la modelant et en la polissant. Sa matière première demeure le corps : celui de ses interprètes, dont le choix procède à la fois de l'intuition et de la nécessité. En amalgamant leurs histoires et les siennes, il propose des fictions abstraites, aux accents lyriques et rock, qui touchent simultanément la collectivité et chacun dans son intimité. Au Festival d'Avignon, il a présenté Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour en 2005, trois solos dans le cadre des Sujets à Vif en 2002, 2005 et 2008, ainsi qu'un autre chorégraphié pour Kerem Gelebek, Sakinan Göze Çöp Batar, présenté en 2012.
RB, avril 2013.