Né en 1965, architecte de formation, Julian Rosefeldt investit l'art contemporain en cherchant les signes de l'humain dans les détails du quotidien. Avec l'exposition Paris et les cathédrales inconnues (1997), il révèle au public la beauté des espaces vides oubliés – entrepôts, combles ou bassins de rétention d'eau – avec son complice photographe Piero Steinle. Avec News (1998), il mène une analyse de la construction du réel et d'une “grammaire iconographique” dans les journaux télévisés et crée avec Global Soap (2000) une sorte d'atlas du langage corporel dans les soap opera et des icônes de l'ère médiatique, comparés à la force d'expression des tableaux religieux dans l'histoire de l'art. Il a réalisé plusieurs films vidéo pour les spectacles de Thomas Ostermeier.
Bastion Europe
Sur les façades de quelques lieux du Festival et une porte de la ville, des enseignes lumineuses du plasticien Julian Rosefeldt composées de phrases énigmatiques, ludiques et ironiques questionnent le passant, interrogent le festivalier. Allusions critiques aux déclarations de Donald
Rumsfeld sur la “vieille Europe” pacifiste renvoyée lors de la seconde guerre d'Irak, aiguillons signalétiques d'une ville-théâtre qui oscille entre place forte de l'indépendance culturelle et forteresse repliée sur elle-même... les écritures de cette installation imaginées avec Thomas Ostermeier brouillent les pistes, déplacent et décalent les repères. Un clin d'œil à la condition de spectateur.
Distribution
conception : Julian Rosefeldt
Production
production : Festival d'Avignon