La programmation du “Vif du Sujet” que je propose pour l'édition 99 du Festival d'Avignon réunit quatre danseurs interprètes ayant marqué l'histoire récente de la danse européenne. L'engagement absolu de ces interprètes dans la voie qu'ils ont choisie, est à l'origine de la profondeur et de la richesse actuelles de leur art. La danse est une expression qui ne souffre pas le vagabondage du désir, l'intermittence du don de soi. Cette fusion magistrale entre un être de chair et une œuvre, un répertoire chorégraphique permet que se produise “la révélation”. Une curieuse alchimie et l'accumulation des instants de travail font que la vérité du chorégraphe, dans sa part même inconsciente se révèle au danseur, le chargeant d'une aura mystérieuse. Danseur-pythie capable de déchiffrer un langage de signes hermétiques, le danseur devient capable d'oracles. Dominique Mercy à travers Pina Bausch, Pina Bausch à travers Dominique Mercy, Mathilde Altaraz à travers Jean-Claude Gallotta et Jean-Claude Gallotta à travers Mathilde Altaraz, le danseur se révèle dans la vision du chorégraphe lequel se cherche et se découvre à travers son danseur... Plus jeunes que les deux premiers, Laurence Levasseur et Kader Belarbi sont déjà, bien que différemment, des figures brillantes et courageuses de la danse d'aujourd'hui identifiées l'une au travail de Josef Nadj, l'autre à celui de l'Opéra de Paris. Si mon choix de ces danseurs, est fondé sur une volonté de rendre hommage à leur fidélité à une démarche, j'ai souhaité aussi faire du “Vif du Sujet 99” une manifestation au cours de laquelle les danseurs sollicités vivent une expérience exceptionnelle dans leur carrière. A l'exception de Mathilde Altaraz pour laquelle Jean-Claude Gallotta crée pour la première fois un solo d'une demi-heure, les trois autres danseurs interprétent des créations originales conçues pour eux, par des chorégraphes extérieurs à la compagnie où ils travaillent depuis tant d'années. Il me semble essentiel d'évoquer un certain nombre de questions concernant l'interprétation et la “permanence” de l'engagement des danseurs dans les œuvres... dans les compagnies. Par ailleurs, je trouve intéressant aussi de défendre l'alliance magique de la lumière naturelle et de la danse dans la Cour du Lycée Saint Joseph, convaincue du fait que la danse devra sans doute trouver les nouveaux dispositifs du spectacle vivant du début du troisième millénaire...
Karine Saporta
PROGRAMME A
JUILLET 22 24 27 29 11 H 00
JUILLET 23 26 28 30 18 H 00
Durée 1 H 00
• L'incessante
Mathilde Altaraz : interprète
Jean-Claude Gallotta : chorégraphe
Claude-Henri Buffard : textes
• Mandragore
Laurence Levasseur : interprète
Jorma Uotinen : chorégraphe
Asmund Feidje : compositeur
Œuvre musicale : "Yö", extrait de "Hallayo"
Thomas Zylberman : costumes
PROGRAMME B
JUILLET 22 24 27 29 18 H 00
JUILLET 23 26 28 30 11 H 00
Durée 1 H 00
• Petit psaume du matin
Dominique Mercy : interprète
Josef Nadj : chorégraphe et interprète
Nicolas Grellier : compositeur
Pascal Rivière : compositeur
Bjanka Ursulov : costumes
musiques traditionnelles : hongroise et égyptienne
• Pas de vague avant l'éclipse
Kader Belarbi : interprète
Farid Berki : chorégraphe
André Minvielle : musicien
Elsa Pavanel : costumes
Distribution
mis en œuvre et présenté par : Karine Saporta, commissaire pour la danse à la SACD
Production
Quatre créations de 30'
Production: SACD
Avec le concours de: l'Adami