Christiane Taubira
Si Christiane Taubira refuse de se considérer comme auteur, elle est portée, au sein des combats politiques qui fondent son existence, par d'irrépressibles mouvements vers l'écriture. D'abord l'écriture des autres lorsque, dès son enfance, elle se nourrit de textes qui lui donnent la dignité et l'ouverture comme lignes d'horizon. L'écriture des poètes aussi qui, au moment d'une allocution publique, d'un argumentaire, ressurgit en sa mémoire comme une rampe ou un renfort pour que retentissent plus nettement encore les convictions qu'elle a à défendre, à partager, à faire valoir. La sienne propre, enfin, lorsque, saisie par ce qu'elle appelle une « sommation vitale », elle rédige, toujours d'un trait urgent, des essais francs et aigus (L'Esclavage raconté à ma fille, Mes météores, Rendez-vous avec la République, Nous habitons la Terre) pour opposer des éléments de compréhension à un monde déstabilisé et pour rappeler, par la force des mots, l'existence d'une communauté humaine.