Ce que l’amour dit à la mort
- Fictions
Cour du musée Calvet
Durée : 1h
Leïla Slimani
Avec France Culture
Dans un texte inédit, la romancière Leïla Slimani interroge son propre rapport à la langue arabe, une langue qu’elle retrouve du Maroc à Paris, de Venise à Lisbonne.
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Chaque été, France Culture investit la cour du musée Calvet pour une semaine de lectures, de poésie, de pensée et de créations. En résonance avec la programmation du Festival d’Avignon, cette édition met à l’honneur la culture et la langue arabe, sa littérature et sa musicalité. De grandes actrices et de grands acteurs prêteront leur voix à des textes emblématiques, accompagnés d’auteurs, de poètes, de musiciens et d’artistes invités pour l’occasion.
Texte inédit de Leïla Slimani
“Pourquoi est-ce que je ne parle pas l’arabe, ma langue ? Cette question, douloureuse, vertigineuse, est au cœur de mon travail. Elle est source de chagrin, de honte et elle m’a conduit à sans cesse ré interroger mon rapport à l’identité. Ecrire c’est peut-être faire la paix avec cette honte ou, au moins, chercher ma propre langue. Une langue qui ne serait sujette à aucune assignation, une langue où je pourrais m’inventer, où je pourrais être une autre et faire assaut contre la frontière.” Leïla Slimani
« Je fais souvent le même cauchemar. Un cauchemar terrifiant, dont le décor change sans que la peur, elle, s’atténue. Je suis dans la salle d’un tribunal, mais ça pourrait être une école ou même une église, puisque je me tiens debout, derrière une rangée de bancs en bois sombre. Autour de moi, il n’y a que des hommes. Je sais que ça va être mon tour de parler, j’ai la gorge sèche et les mains moites. J’ai honte sans bien savoir pourquoi. Un juge au visage de souris et aux dents déchaussés, m’invite à parler. Je commence par me justifier. Je parle très vite. Avec agitation. Je parle en français. Le juge me coupe sèchement. Il me dit : « on n’est pas en France ici. Parle en arabe. » Les larmes me montent aux yeux et l’angoisse me paralyse. […] Je cherche mes mots. Rien ne vient et je comprends alors que j’ai perdu et que je ne pourrai jamais prouver mon innocence. » Extrait
Leïla Slimani est née en 1981. Elle est l’autrice de cinq romans parus chez Gallimard, Dans le jardin de l’ogre, Chanson douce (prix Goncourt 2016, Grand Prix des lectrices de Elle 2017), Le pays des autres (Grand Prix de l'héroïne Madame Figaro 2020), Regardez-nous danser et J’emporterai le feu.
Avec Leïla Slimani
Musique originale et interprétation Mocke
Réalisation Christophe Hocké
Assistanat à la réalisation Aurélie Miermont
Durée : 1h
Entrée libre dans la limite des places disponibles. Nous vous conseillons de vous rendre sur place assez tôt.
entrée libre
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