À partir de ressources filmographiques sur les auteurs du Nouveau Roman, Christophe Honoré évoquait sa création pour le prochain Festival, Nouveau Roman, en présence de ses comédiens : Brigitte Catillon, Jean-Charles Clichet, Anaïs Demoustier, Julien Honoré, Annie Mercier, Sébastien Pouderoux, Mélodie Richard, Ludivine Sagnier, Mathurin Voltz et Benjamin Wangermee.
Avec l'aimable autorisation de l'IMEC pour la projection d'un extrait de "Trans-Europ-Express" d'Alain Robbe-Grillet.
Paris, 1959. Réunis par Jérôme Lindon, des auteurs posent sur le perron des Éditions de Minuit. Certains manquent à l'appel, comme Michel Butor qui arrivera en retard ; d'autres brillent par leur absence, à l'image de Marguerite Duras qui n'a pas été invitée. Qu'importe, ce cliché donne visage à un mouvement qui secoue alors la littérature française, le Nouveau Roman. Précédant de peu la Nouvelle Vague, ce courant entend renouveler le roman en récusant ses conventions : l'intrigue passe au second plan, les personnages deviennent subsidiaires, l'expérimentation prime. Parmi ses représentants, Alain Robbe-Grillet, Samuel Beckett ou encore Nathalie Sarraute. Adolescent, c'est avec eux que Christophe Honoré a fait ses premières expériences de lecteur. Parce qu'ils ont durablement marqué ses goûts, il leur consacre aujourd'hui une pièce qu'il écrit et mettra en scène pour le prochain Festival d'Avignon. «Ce sera, dit-il, un spectacle d'écrivains.» Tous les personnages de cette pièce seront en effet des écrivains : ceux immortalisés par la photo de 1959, ceux qui auraient dû l'être, Duras et Butor, mais aussi une jeune écrivaine alors bien plus célèbre et lue que tous ces auteurs réunis, Françoise Sagan. En résidence à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Christophe Honoré entrouvre les portes de son laboratoire de création. L'idée de ce temps de travail est que chacun de ses acteurs s'approprie un auteur. «Il s'agira de les découvrir, de les lire, de les regarder, de les fantasmer.» C'est aussi la proposition que Christophe Honoré nous adresse avec cette rencontre qui s'intéressera à quelques individualités composant le groupe du Nouveau Roman. Avant de nous convier en juillet à découvrir le spectacle. Car il ne s'agit pas «de faire des acteurs des marionnettes grimées», mais de s'autoriser une véritable liberté, en résonance avec ces auteurs qui furent et sont encore d'irréductibles inventeurs. LP