La situation en Syrie est à la fois l'une des plus préoccupantes et l'une des plus bloquées dans le bassin méditerranéen. La place du régime dans l'échiquier politique régional, les liens complexes unissant la Syrie à ses voisins, ou encore la question religieuse, tous ces éléments font de ce pays le centre de toutes les attentions. En Syrie, plus qu'ailleurs, les artistes et intellectuels ont pris une place prépondérante dans la révolte en cours, par un engagement qui débouche au quotidien sur des questions de vie ou de mort. C'est pourquoi le Festival d'Aix-en-Provence a souhaité inviter le cinéaste Charif Kiwan dans le cadre des Rencontres européennes. Cofondateur et porte parole du collectif Abou Naddara, qui regroupe de jeunes documentaristes autodidactes et dont le site héberge des films courts témoignant au jour le jour de la situation sur place, Charif Kiwan, réfugié depuis peu en France, se consacre depuis mars 2011 à la production de courts métrages relatifs à la révolution syrienne. Il dialoguera aavec l'écrivain, journaliste et politologue Thierry Fabre, rédacteur en chef de la revue La Pensée de midi. Fondateur et organisateur des Rencontres d'Averroès, nées il y a près de vingt ans, et actuellement responsable de la programmation et des relations internationales du Mucem (Musée des civilisations d'Europe et de Méditerranée), Thierry Fabre est l'un des plus fins observateurs de la vie artistique et intellectuelle méditerranéenne.