Comment percer le mystère d'un suicide ? Quand le suicidé est une personnalité publique, un militant des droits de l'homme, assurant dans une lettre posthume n'avoir aucun problème affectif, familial ou social, l'acte déclenche bien sûr de multiples interrogations. L'irrévocable décision de Diyaa Yamout a donc électrisé la société libanaise. Personnalités politiques ou religieuses, amis, connaissances et anonymes, jeunes et moins jeunes, de gauche comme de droite, ont réagi à cet acte personnel devenu véritable débat de société, démultiplié par l'utilisation des réseaux sociaux. C'est à partir des objets qui participaient au quotidien de ce jeune homme – téléphone, répondeur, poste de télévision et ordinateur – qui continuent à vivre, à fonctionner et à communiquer, que se racontera non seulement ce geste terrible, mais surtout ce qu'il est advenu au Liban, après sa réalisation. Des tentatives multiples de récupération aux expressions diverses de désespoir, de la volonté d'optimiser cette tragédie à la conscience aiguë d'un impossible avenir, toutes les opinions se sont exprimées dans les jours qui ont suivi ce suicide. Il faut donc les faire entendre pour questionner les impasses dans lesquelles se retrouve une société morcelée, divisée, quasi paralysée : cette société libanaise qui reste au cœur des propositions théâtrales de Lina Saneh et Rabih Mroué. JFP
Distribution
conception et mise en scène Lina Saneh et Rabih Mroué
scénographie, graphisme et animation Samar Maakaroun
direction de la photographie Sarmad Louis
Production
coproduction Festival d'Avignon, KunstenFestivaldesArts (Bruxelles), Scène nationale de Petit-Quevilly-Mont-Saint-Aignan (Rouen), Festival delle Colline Torinesi (Turin), La Bâtie Festival de Genève, Kampnagel (Hamburg), Steirischer Herbst (Graz), Tampere Theatre Festival (Helsinki), Malta Festival Poznan 2012, Association libanaise pour les Arts plastiques Ashkal Alwan (Beyrouth)