Z32 (2009, 1h24)
Un ex-soldat israélien a participé à une mission de représailles dans laquelle deux policiers palestiniens ont été tués. Il cherche à obtenir le pardon pour ce qu'il a fait. Traumatisé, l'ancien soldat accepte de se confesser à Avi Mograbi à condition que son anonymat soit respecté. Sa petite amie ne pense pas que ce soit si simple, elle soulève des questions qu'il n'est pas encore capable d'affronter. Le cinéaste, tout en préservant l'identité du soldat, le promène sur les traces de son passé et de sa propre faute. Mais le cinéaste, pas davantage innocent, passe lui aussi à la question et s'interroge sur sa propre conduite politique et artistique, allant de l'auto-portrait à la chanson, du journal intime au retour vers le passé. Dans un film d'une grande complexité, tout devient critiquable, et l'enquête documentaire vire à la réflexion sur la fabrication du cinéma et ses limites.
Avi Mograbi (Tel-Aviv)
C'est en devenant le porte-parole d'un groupe de soldats qui refusent l'incorporation lors de la guerre du Liban, qu'Avi Mograbi entre conjointement en politique et en cinéma. Cet épisode le conduit quelques jours en prison, mais il ne conçoit plus désormais l'un sans l'autre. Son œuvre est marquée par ses convictions anti-sionistes, déclarant notamment : « Je soutiens sans ambiguïté l'existence de l'État d'Israël, mais j'estime qu'il ne doit plus être un État juif, mais un État pour tous ses citoyens à égalité. » À 53 ans, Avi Mograbi est devenu le turbulent insoumis du cinéma israélien. Drôles, caustiques, rusés, polémiques, ses documentaires à la première personne mettent Israël à la question.