Rencontre publique avec Joël Jouanneau

  • Rencontre mensuelle
Archive 2009

Présentation du projet "Sous l'oeil d'Oedipe" en préparation pour le 63e Festival d'Avignon.

Rencontre publique avec Joël Jouanneau © DR

Présentation

À cette occasion, trois comédiens, Mélanie Couillaud, Sabrina Kouroughli et Alexandre Zeff lisent, sous la direction de Joël Jouanneau, des extraits de la pièce.

On le sait, et pourtant cela s'oublie. Il n'est pas une, mais deux grandes familles à avoir hanté le théâtre grec : celle, très répertoriée, des Atrides, et l'autre, plus obscure, des Labdacides. La première a sa cité, Argos, et son poète, Eschyle, qui en trois pièces que protège un même titre, L'Orestie, a constitué pour toujours l'histoire de ce clan. La seconde, dont la tragédie a pour épicentre Thèbes, c'est Sophocle qui en a ouvert et clos le destin, avec, là encore, trois pièces : Oedipe-roi, Oedipe à Colone, Antigone. Or, on ne peut parler de ce qui aurait pu être une Jocastie. Deux raisons peut-être à cela : c'est sans le savoir que Sophocle entreprend la saga familiale, et d'ailleurs, avec Antigone, il la commence par la fin ; quant à la guerre fratricide des deux frères et fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice, c'est dans Les Sept contre Thèbes d'Eschyle, et dans Les Phéniciennes d'Euripide, qu'on la trouve. D'où, pour nous, lecteurs, de grandes variations de langues et de traductions, mais aussi d'âges et de caractères des personnages, voire de situations, et donc, au final, de points de vue sur les enjeux.

"Sous l'oeil d'Oedipe est la tentative de retracer, en un même texte et pour un même soir, le destin sanglant des enfants de la maison de Labdacos. Si je me suis lancé dans cette aventure, c'est pour comprendre, mais de l'intérieur, ce qu'est une malédiction. Je le fais, avec pour matériaux premiers, et parfois contradictoires, ceux de Sophocle et Euripide, mais aussi à la lumière d'un poème, Ismène, que l'on doit à un autre Grec, contemporain lui, Ritsos, qui a prêté sa langue à l'unique survivante du clan. C'est donc guidé par la main de cette sœur, au rôle si souvent secondaire qu'il est parfois oublié, que je suis entré dans le palais interdit."

Joël Jouanneau, novembre 2008

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