Liban/Guerre (2006, 47 mn)
Tournés dans l'urgence de la guerre de juillet 2006 qu'Israël mène contre le Liban, ces huit films courts présentent un témoignage précis, fragile, éphémère, mais intense, du quotidien de citoyens libanais pendant et juste après les bombardements et destructions dans Beyrouth. Les films font ressentir la dimension chaotique et violente d'une guerre menée « de loin » mais qui touche les corps et les esprits de très près. La tragédie de la guerre est montrée ici avec justesse et une grande simplicité qui rendent au cinéma son caractère premier de témoignage sur la survie des hommes dans le monde.
Rania Stephan (Beyrouth / Paris)
Née à Beyrouth au Liban, Rania Stephan fait ses études de cinéma à l'université de Melbourne en Australie puis à Paris. Elle commence comme technicienne, ingénieure du son, camerawoman, monteuse, assistante à la réalisation, notamment avec Simone Bitton (Mur) et Elia Suleiman (Intervention divine). À première vue, le travail de Rania Stephan semble hétérogène, allant de la vidéo au documentaire. La cohérence vient du Liban et de son identité propre au croisement des cultures et des influences, d'orient et d'occident et de ses multiples trajectoires géographiques, d'allers et de retours. Rania Stephan travaille sur l'archéologie de l'image, l'identité et la mémoire. Ses séries de films vidéos les plus récentes, ancrées dans la réalité turbulente de Beyrouth, sont complexes et violentes, mêlant documentaire brut et approche poétique.