Ordet

de Kaj Munk

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Archive 2008

Arthur Nauzyciel

Orléans / Création 2008

Ordet (La Parole) © C.Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Présentation

Après des études d'arts plastiques et de cinéma, Arthur Nauzyciel est, de 1986 à 1989, élève à l'école du Théâtre national de Chaillot dirigé par Antoine Vitez. Il joue ensuite sous la direction d'Éric Vigner, Alain Françon, Jacques Nichet, Philippe Clévenot et Tsai Ming Liang. Artiste associé au CDDB – Théâtre de Lorient, il y crée sa première mise en scène en 1999, Le Malade Imaginaire ou le silence de Molière d'après Molière et Giovanni Macchia, qui est depuis repris régulièrement en France et à l'étranger. En 2003, il crée Oh les beaux jours avec Marilù Marini, présenté en France et à Buenos Aires. En 2004, il fait entrer Thomas Bernhard au répertoire de la Comédie-Française en mettant en scène Place des héros. Il travaille régulièrement aux États-Unis où il crée à Atlanta Black Battles With Dogs (Combats de nègre et de chiens) (2001) et Roberto Zucco (2004) de Bernard-Marie Koltès et à Boston, Abigail's Party de Mike Leigh (2007) et Julius Caesar de Shakespeare (2008). Invité en Islande depuis 2007, il y a présenté L'Image de Samuel Beckett avec le danseur Damien Jalet et y créera Le Musée de la mer de Marie Darrieussecq en 2009. Son théâtre témoigne toujours de sa volonté de faire entendre les textes au plus près de leur sens, dans un travail au plus près de l'intimité de l'acteur. Depuis juin 2007, il est directeur du Centre dramatique national Orléans-Loiret-Centre.
Au Festival d'Avignon, Arthur Nauzyciel a joué dans Le Songe d'une nuit d'été mis en scène par Jérôme Savary en 1990, avec Valérie Dréville dans Pièces de guerre mis en scène par Alain Françon en 1994, dans Brancusi contre États-Unis, un procès historique, 1928 mis en scène par Éric Vigner en 1996, Vie et Mort du roi Jean mis en scène par Laurent Pelly en 1998. Il y a présenté Black Battles with Dogs en 2006.

Né le 13 janvier 1898 au Danemark, orphelin à l'âge de cinq ans, Kaj Munk est adopté en 1916 par des parents éloignés. Il devient pasteur en 1924 dans une paroisse rurale du Jutland occidental. Personnalité complexe, il se fait le défenseur des thèses fascistes dans les années trente avant de devenir, dès les premières persécutions antisémites qui suivront l'invasion du Danemark en 1940, un farouche opposant au nazisme. Sur ordre de la Gestapo, il est arrêté et exécuté le 4 janvier 1944. Il commence à l'âge de 19 ans son œuvre littéraire, qui fait de lui un des plus grands poètes danois et l'auteur d'une trentaine de pièces qui seront jouées sur toutes les grandes scènes scandinaves. Ordet, écrite en 1925, sera adaptée au cinéma par Carl Theodor Dreyer en 1955.

La traduction d'Ordet (La Parole) est le premier travail de Marie Darrieussecq pour le théâtre. Auteure notamment de Truismes, Naissance des fantômes, Précisions sur les vagues, White, publiés aux éditions P.O.L, son roman Tom est mort a fait l'objet d'une lecture dirigée par Arthur Nauzyciel au Festival d'Avignon 2007. Elle a écrit pour lui sa première pièce, Le Musée de la mer. Elle est auteure associée au Centre dramatique national Orléans-Loiret-Centre.

Effacée, dissimulée derrière le film mythique de Carl Theodor Dreyer, la pièce la plus célèbre de Kaj Munk, Ordet (“la Parole” en danois), apparaît aujourd'hui comme une pièce aux limites du mysticisme et comme une formidable réflexion sur les forces de vie qui, dans chaque existence d'homme, s'opposent aux forces de mort. Il faut vivre encore et toujours, se battre encore et toujours, aimer encore et toujours… pour ne plus être inconsolable face à l'inexorable dénouement. Le pasteur Munk ne limite pas sa parole d'auteur à celle des Évangiles. Il fait entendre aussi des paroles, purement humaines, d'amour, de doute, d'angoisse et d'espérance dans la bouche de ses paysans danois. Il les oppose dans une construction dramaturgique qui fait la part belle au suspense, qui noue et dénoue les conflits en permettant à tous les personnages d'exprimer leurs convictions opposées. Il n'y a pas de parole juste mais des paroles fortes, celles de ceux qui croient et celles de ceux qui ne peuvent plus croire, celles de ceux qui espèrent et celles de ceux qui ont perdu tout espoir… Dans la nouvelle traduction de Marie Darrieussecq et d'Arthur Nauzyciel, on est saisi par le regard original que Kaj Munk porte sur la famille, sur la croyance et plus que tout sur les femmes. On entend le doute qui traverse les esprits, on est troublé et ému par l'expression du désir amoureux si franchement exprimé. Arthur Nauzyciel revient au Festival d'Avignon toujours convaincu que le plateau du théâtre est le lieu où peut être dit ce qui bouleverse l'homme, ce qui l'élève, ce qui le rend “vivant” et combattant, à condition qu'il y ait une langue forte, unique, vivante que les acteurs doivent s'approprier au point d'en être physiquement habités. C'est de tout cela qu'est constituée la pièce de Kaj Munk qui envisage la scène comme l'endroit parfait du rêve et du miracle. JFP

Distribution

mise en scène: Arthur Nauzyciel
traduction et adaptation: Marie Darrieussecq et Arthur Nauzyciel
avec: Pierre Baux, Xavier Gallais, Benoît Giros, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot, Laure Roldan de Montaud, Marc Toupence, Christine Vézinet, Catherine Vuillez, Jean-Marie Winling
décor: Éric Vigner assisté de Jérémie Duchier
chant: Ensemble Organum Mathilde Daudy, Antoine Sicot, Marcel Pérès
musique: Marcel Pérès
Journal de répétition: Denis Lachaud
Photographie de plateau: Frédéric Nauczyciel
Conseiller littéraire: Vincent Rafis
costumes et mobilier: José Lévy
son: Xavier Jacquot
lumières: Joël Hourbeigt
travail chorégraphique: Damien Jalet
production déléguée: Centre dramatique national Orléans-
Loiret-Centre
avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Le décor a été construit par les ateliers de la Maison de la Culture de Bourges

Production

coproduction: Centre dramatique national Orléans-
Loiret-Centre,
Festival d'Avignon, CDDB-Théâtre de Lorient – Centre dramatique national, Maison de la Culture de Bourges, Compagnie 41751
avec le soutien: de la Région Centre, du Nouveau théâtre de Montreuil – Centre dramatique national et de la Scène nationale d'Orléans
Le Festival d'Avignon reçoit le soutien de l'Adami pour la production

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