Créateur prolifique, le danseur et chorégraphe new-yorkais William Forsythe a développé la plus grande partie de sa carrière en Europe. Engagé par le Ballet de Stuttgart en 1973, il y crée ses premières chorégraphies à la fin des années soixante-dix. De 1983 à 2004, il dirige le Ballet de Francfort dont il a fait la notoriété. Avec ce jeu si particulier du “en-dehors/en-dedans” des bras et des jambes, il désarticule le vocabulaire classique, se l'approprie et le reformule. Le chorégraphe des artefacts et des mondes artificiels est entré dans la virtuosité et la violence à travers l'hybridité des langages. Il explore les possibilités et virtualités des nouvelles technologies sans pour autant désavouer le répertoire qu'il décape vigoureusement. La puissance et l'originalité de son écriture unique, désormais si reconnaissable, est redoublée par l'exceptionnelle qualité de ses interprètes. Avec plus de soixante pièces à son actif, dont Impressing the Czar (1988), Limbs Theorem (1990), Eidos:Telos (1995), il a chorégraphié pour sa compagnie récemment Kammer/Kammer et One flat thing, reproduced, mais aussi pour différents ballets internationaux dont le New York City Ballet, le Nederlands Dans Theater ou l'Opéra de Paris pour lequel il a créé notamment le célèbre In the Middle, Somewhat Elevated (1987). Au Festival d'Avignon, William Forsythe a déjà présenté In the Middle, Somewhat Elevated / Die Befragung des Robert Scott dans la Cour d'honneur du Palais des papes en 1991.
Maître du changement, du non-permanent et du déséquilibre, William Forsythe aime mettre l'interprète en danger. Chez le chorégraphe américain, le travail se développe de l'intérieur vers l'extérieur. Sa réflexion autour d'un corps sans cesse reconfiguré peut s'interpréter comme l'anatomie d'une époque. William Forsythe vit dans son temps et en traduit les symptômes d'un point de vue cellulaire, musculaire, osseux. Petites formes et grandes créations, collaborations avec d'autres artistes, rien n'échappe à ses investigations. “Dans un espace tracé par les corps réactifs et sans cesse en mouvement des danseurs, un nouveau corps, une construction squelettique monstrueuse, est créé par les mains des spectateurs. Dans l'installation de William Forsythe You made me a monster, un enchevêtrement d'os est déplié et reformé par les spectateurs tandis que l'espace les entoure, les observe, répond à leurs mouvements, amplifie leurs décisions et fait écho aux structures qu'ils choisissent : la linéarité dure des os, les espaces amorphes changeant entre eux. Le lieu devient un vortex de corps : les corps imaginés, les corps présents, les corps créés, les corps désirés. L'espace, les spectateurs, les os, entrent dans les corps des danseurs tandis que les corps des danseurs entrent dans l'espace transformé et transformant.” Dana Caspersen
Distribution
choreographie William Forsythe
Mise en espace : William Forsythe
Danse : Roberta Mosca, Christopher Roman
Vidéo : Phillip Bussmann
Son : Dietrich Krüger
Production
Production : The Forsythe Company (Francfort)
En coproduction avec : la Biennale de Venise et Tanz im August (Berlin)
Avec le support : du Siemans Arts Program