Défendant l'idée d'une fainéantise sybaritique générale en tant qu'elle serait une alternative à l'usure du monde par le travail salarié capitaliste globalisé, les artistes de LFK informellement rassemblés autour de Jean Michel Bruyère n'ont jamais eu le courage de s'inscrire sérieusement dans aucun des divers milieux artistiques, qu'ils croisent donc, la plupart du temps, sans les pénétrer. Jean Michel Bruyère, quant à lui, vit depuis 1992 réfugié au Sénégal où l'a accueilli le poète- philosophe Issa Ramangelissa Samb. Là, il s'est “par hasard, dit-il, trouvé contraint, en 1997, de fonder la maison- clinique-école d'art des enfants errants, Man-Keneen-Ki. […] LFK, qui a favorisé cette fondation, met à la disposition permanente de Man-Keneen-Ki ses moyens et ses expériences. Une première génération d'artistes (peintres, vidéastes, photographes, acteurs…) s'apprête à quitter la maison dakaroise de Man-Keneen-Ki. Leur niveau, remarquable, permettra désormais qu'ils organisent pour eux-mêmes et s'ils le souhaitent des vies plutôt paisibles et faciles, ce qui a pour effet, à Man-Keneen-Ki comme à LFK, de faire rire tout le monde.” Au Festival d'Avignon, Jean Michel Bruyère a déjà présenté Enfants de nuit en 2002 et Jëkk (sui in res), atelier ouvert, en 2004.
LFK présente deux pièces réalisées au Sénégal avec la participation des étudiants de Man-Keneen-Ki : Si Poteris Narrare, Licet, inaugurée au Festival VIA (Le Manège à Maubeuge, 2002), et l'Insulte faite au paysage, créée à Avignon et spécialement conçue pour l'Église des Célestins. Comme Poèmes à l'infect (Grande Halle de la Villette, 1997) et Enfants de Nuit (Festival d'Avignon 2002), la pièce intitulée l'Insulte faite au paysage n'aura d'autre sujet ni d'autre forme qu'elle-même. Car il en va ainsi de la plupart des travaux de LFK : c'est la nature ou la condition réelle – ou plutôt quelque chose de la nature ou de la condition réelle – de qui et de quoi les composent qui est directement mis en question. De sorte qu'à l'Insulte faite au paysage, l'errance de ses jeunes acteurs errants déterminera à la fois la nature et la condition de la pièce. Quatre heures chaque jour, il sera offert au public de se perdre une ou plusieurs fois dans les continuums simultanés de “Fioretti (florilèges) de l'extermination et de l'errance” qui constitueront l'essentiel de l'Insulte faite au paysage.
Distribution
Conception et réalisation : Jean Michel Bruyère / LFK
Avec : les étudiants de Man-Keneen-Ki maison-clinique-école d'art contemporain des enfants et jeunes errants de Dakar / Sénégal Pape Camara, Abdoulaye Dème, Djibrill Dieng, Mansour Guindo, Ibé Konaté, Modou Ndiongue, Mamadou Lamine Sakho, Thierno Sall, Assane Sène, Chérif Soumaré, Babacar Sy
et : Thierry Arredondo, Goo Bâ, Jean Michel Bruyère, Laurent Dailleau, Fiorenza Menni, Issa Samb
Equipe de réalisation : Thierry Arredondo, Goo Bâ, Franck Bouilleaux, Xavier Bouilleaux, Martine Brunott, Jean Michel Bruyère, Richard Castelli, Joachim Coly, Laurent Dailleau, Nadine Febvre, Fiorenza Menni, Joseph S.W. Sagna, Issa Samb, Philipp Sichler, Delphine Varas, Benoît Weber
Production
Production : LFK-lafabriks
En coproduction avec : le Festival d'Avignon, Epidemic
Avec la participation : de la Grande Halle de la Villette
Avec le soutien : de l'AFAA et de l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie
LFK-lafabriks est en résidence : à la Grande Halle de la Villette
Man-keenen-ki est soutenu : par la fondation BNP-Paribas