avec
Stéphane Beaud, François Bon,
Danièle Linhart et Richard Sennett
Le travail change dans un monde organisé en réseau, mais également à l'intérieur d'un système économique où l'on prépare les individus à “se former tout au long de la vie”, à changer de métier plusieurs fois au cours de leur existence. Du travail en miettes à celui “sans qualités” étudié en pionnier par le sociologue Richard Sennett, du travail mécanique à celui “en puces” analysé par les enquêtes sociologiques de Danièle Linhart, des “patrons voyous” aux “licenciements Kleenex”, de l'élévation générale du niveau de scolarisation au rappel du chiffre oublié des six millions d'ouvriers français, dont Stéphane Beaud et Michel Pialoux rappellent le quotidien, des nouvelles pratiques du management aux diverses formes de refus du travail, de l'invention de nouvelles pratiques sociales à l'ancrage des syndicats autonomes, des “intellos précaires” aux petits boulots des services et de la communication, écrivains, sociologues et témoins de ces nouvelles formes de domination ou de ces nouveaux modes d'organisation dans le travail mettront au jour les métamorphoses du salariat et de l'emploi. Car ce nouveau travail précaire qui envahit le quotidien et transforme les hommes en “ressources humaines” est au cœur des transformations sociales de notre modernité. La perte d'identité et de repères liée à ces métamorphoses, notamment explorée par l'écrivain François Bon dans Daewoo, gagne chaque jour de nouveaux individus, de nouvelles familles. Démocratie interne aux entreprises, réappropriation des moyens de production, création de coopératives, refus du travail dégradant, mutualisation, commerce équitable, esprit du don... Alors que de nouvelles tentatives d'échapper au “capitalisme flexible” émergent, une discussion en forme de bilans et de perspectives.