Vienne, début de siècle. Le jeune Hitler, artiste sans talent, pas encore nazi mais déjà antisémite, est accueilli à bras ouverts dans un asile pour sans-abri tenu par un vieux juif crédule et généreux, Shlomo Herzl. Lequel respectera à la lettre le précepte : tu aimeras ton prochain comme toi-même... Une histoire invraisemblable qui s'appuie pourtant sur des faits avérés. De ce face à face inouï du bourreau et de sa future victime, George Tabori, auteur juif né en 1916 et dont le père fut tué à Auschwitz, fait une tragi-comédie hilarante et cocasse où se déploie un esprit ravageur qui n'est pas sans rappeler les univers de Woody Allen ou de Charlie Chaplin. Mein Kampf (farce) est un texte dévastateur, une farce sarcastique qui dérape constamment vers le burlesque en convoquant à tout va Hitler, Dieu ou la Mort. Agathe Alexis, metteur en scène, avoue sa fascination pour un auteur dont elle aime l'humour scandaleux et rédempteur. Elle crée Mein Kampf (farce), vigilante, passionnée, animée du désir de donner à entendre le rire des vaincus. Un rire arraché à l'horreur qui se propage dans l'enceinte du théâtre et permet aux victimes de ne plus l'être vraiment. De ne plus l'être autant. George Tabori a entre les mains une arme redoutable pour affronter le monstre : la dérision. Il ne réécrit pas l'histoire, il tente de la rendre un peu moins insupportable. Ce n'est là qu'une des vertus de sa farce, née du drame.
Distribution
traduction Armando Llamas
mise en scène Agathe Alexis
avec :John Arnold, Pierre Barrat, Bruno Buffoli, Joséphine Derenne,
Philippe Hottier, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Schleininger,
Olivier Peigné, Jean-Jacques Azulay, Christian Renault
scénographie: Patrick Bugeïa
costumes :Dominique Louis
lumières :Philippe Lacombe
réalisation sonore : Jean-Jacques Azulay
chorégraphie:Claire Richard
maquillages : Philomène San Martino
perruques et postiches : Sylvie San Martino
assistant à la mise en scène :Laurent Ogée
Production
Coproduction :La Comédie de Béthune, Centre dramatique national Nord-Pas-de-calais Théâtre Vidy-Lausanne ETE, Festival d'Avignon
Texte publié : aux éditions Actes Sud-Papiers