Un spectacle en trois parties :
Le Sacre du printemps d'Igor Stravinsky,
Dialogue de l'ombre double de Pierre Boulez,
La Symphonie de psaumes d'Igor Stravinsky
Tout spectacle de Zingaro conte, à partir des chevaux et à travers eux, le conflit entre les deux forces primordiales de la vie, la barbarie et la spiritualité. Le Festival d'Avignon a été l'une des grandes scènes européennes où s'est opérée l'évolution de la compagnie de théâtre équestre, depuis Cabaret III (1989) jusqu'à Opéra équestre (1991), Chimère (1994) et Éclipse (1997) : autant d'étapes à chaque fois fidèles à une même recherche et toujours renouvelées, dont la création a eu lieu au festival et qui ont dessiné cette double ligne philosophique et esthétique fondée sur l'ombre et la lumière, la pensée des origines et la lucidité de la modernité. Mi-chaman, mi-civilisateur, tel est Bartabas, le cavalier noir et le chef de la troupe, l'auteur-metteur en scène-chorégraphe de tous les spectacles – qui a parallèlement développé les mêmes thèmes dans une œuvre cinématographique qui comprend à présent six films de long métrage.
Triptyk est une autre étape, qui aborde des zones où Zingaro ne s'était pas encore aventuré. C'est avant tout une composition équestre et théâtrale inspirée par la musique d'Igor Stravinsky : en ouverture, Le Sacre du printemps, fête païenne, et, en conclusion, La Symphonie de psaumes, fête sacrée. Au centre, Dialogue de l'ombre double de Pierre Boulez, fête philosophique. Ainsi, en trois temps, deux "stravinskiens" et un “boulézien”, le spectacle va-t-il de l'expression sauvage des puissances obscures à la conquête d'une sérénité faite de paix intérieure et de beauté plastique. La participation d'artistes de kalaripayatt (art martial du Kérala, au Sud de l'Inde), de nouveaux cavaliers et de nouveaux chevaux enrichit ce nouveau défi de Bartabas pour qui tout est chorégraphie des hommes, des animaux et de l'espace : la musique est l'âme du spectacle, mais aussi sa mise permanente en danger. Jamais les chevaux de Zingaro n'ont été soumis à une telle précision d'interprétation. Jamais l'équipe n'avait présenté un tableau sans chevaux : c'est le cas du court deuxième acte, sur la musique du Dialogue de l'ombre double, où les équidés ne sont évoqués que par les sculptures de Jean-Louis Sauvat et par leur présence fantomatique (ne sont-ils pas toujours là, même invisibles ?). Jamais Bartabas n'a été absent de la piste ; cette fois, depuis la régie, il supervise ce monde complexe d'hommes et de bêtes dont il a imaginé les étranges et somptueuses interactions. Méditation sur l'absence, Triptyk trace des signes à partir de la musique. Pierre Boulez, qui a dirigé les trois enregistrements utilisés, est lui aussi l'un des artistes invisibles de cette soirée dont l'IRCAM est l'un des coproducteurs et l'artisan de la qualité du son. Ainsi la musique est-elle la source et l'âme d'un spectacle qui en invente les correspondances, au sens baudelairien.
Distribution
conception, scénographie, mise en scène : Bartabas
cavaliers : Bartabas, Dominique Beslay, Manuel Bigarnet, Kétile Dubus, Abderrahman El bahjaoui, Abdessadek El bahjaoui, Michael Gilbert, Laure Guillaume, Magali Huercio, Laetitia Letourneur, Elodie Mathieu, Pamela Djae, Etienne Régnier, Messaoud Zeggane
danseurs : Julio Arozarena, Anouck Tissot
danseurs de Kalaripayatt : Binoy Palayil Abraham, Shamsudheen Areekal Meethel, Sreenivasan Edappurath, Unni Krishnan Inneerakath Madhavan, Manoj Palamparambil Kuttan, Raveendran Peringadan Sankuru, Rakesh Pulukkool
clarinettiste : Alain Damiens (soliste à l'Ensemble Inter Contemporain) ou Yoshinobu Kamei en alternance
les chevaux : Akim, Babile, Balanchine, Barichnikov, Coppi, Darri, Est, Gitan, Goya, Grain d'or, Horizonte, Lifar, Luz, Nijinsky, Noureev, Nord, Ouest, Picasso, Porcinelli, Rejoneo, Ryton Regent, Sud.
soin des chevaux : responsable des écuries Pierrick Moreau palefreniers Magali Huercio, John Le Priol, Elodie Mathieu
régisseur général : Daniel Gasson
régisseurs son : Stéphane Lafon, François Saintemarie
régisseurs lumière : Loïc Merrien, Frédéric Mas, Jean-Pierre Michel
régisseurs de scène : Etienne Gasson, Philippe Muran, Richard Ageorges
costumes création et réalisation : Marie-Laurence Schakmundès
assistée de : Eve Leroux
réalisation : Perrine Coquin, Virginie Poulain, Hadja Seghiri, Emerantine Vignon
bottier : Patrick Valdivia
création maquillages : Isabelle Guillaume
création coiffes : Estelle Ramousse, Isabelle Guillaume
habilleuse : Yannick Laisne
sculptures : Jean - Louis Sauvat
assistantes à la mise en scène : Patricia Lopez, Anne Perron
assistant à la chorégraphie : Julio
Production
coproduction : Théâtre Zingaro, IRCAM–Centre Pompidou, Holland Festival, Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E, Festival d'Avignon, Roularta Events-Anvers
avec l'aide de : la ville d'Aubervilliers, du ministère de la Culture et de la Communication et du conseil général de Seine Saint Denis
remerciements particuliers à : Monsieur Pierre Boulez, Deutsche Grammophon Gesellschaft (DGG), Alliance française de Trivandrum (Inde) et Monsieur Ashok Adiceam, conseil régional d'Ile de France
avec le soutien de : DEXIA Crédit Local de France